Manifestement, à en croire nos familles ainsi que une vaste majorité, le CrossFit ® est un sport de teubés, de gens qui sont obsédés par la circonférence de leurs pecs et de leur chalala, d’abrutis prêts à se faire péter un rein et qui adorent vomir… Bref, dit comme ça, entrer dans une box est à peu près aussi engageant que de prendre rendez-vous pour une coloscopie après un repas de famille. Sauf qu’on a voulu monter sur notre licorne cheval blanc pour tordre le cou à quelques idées reçues sur le CrossFit ®.

Il faut être en forme pour faire du CrossFit ®.
Ce qui revient au même que de se dire qu’il faut réviser pour passer son bac de philo. Aucun intérêt, oubliez ça tout de suite et cramez-moi ces cahiers 24×32, grands carreaux ! Pour vous parler brièvement du cataclysme permanent qu’est ma vie, j’étais aussi fit qu’une tranche de jambon au porto quand j’ai commencé le CrossFit ®. A la fin du premier WOD, ma sueur sentait le Paris-Brest. Bref, un épisode infernal du Meilleur Pâtissier. Mais sans les jugements lapidaires de Mercotte. Clairement, j’étais « pouf-pouf » (à ne pas confondre avec « pouffe-pouffe »), mal à l’aise, rouge-verte-violette en même temps mais profondément heureuse de faire le premier pas vers une meilleure santé. Car, c’est bien de ça dont il s’agit, de santé. Pas besoin d’être un roi du cardio ou une queen du dos crawlé pour woder. Certes, ça peut aider. Mais le CrossFit ® nous permet surtout de péter le feu comme jamais, d’être dans une forme olympique pour pouvoir, simplement, profiter de la vie. Par ailleurs, au centre de la philosophie CrossFit ®, on retrouve la possibilité d’adapter un WOD aux possibilités de chacun. Et oui ma chériiiiiie, c’est du sur-mesure.
C’est un truc de petits jeunes.
Où est-ce que ça merdé Josette? Tu n’as pas compris ce que la dame vient de t’expliquer? Le CrossFit ® est adapté et adaptable à tout le monde. Petits, grands, enfants, ados, adultes de tous les âges, valides ou non, …Tu peux amener ta mamie, ta belle-mère, ton neveu, …Tout est possible, tout est réalisable, c’est le jeu de la vie. Merde. Il faut que je déprogramme Rires et Chansons de l’autoradio. Quoi qu’il en soit, les masters sont de plus en plus nombreux dans les compétitions et dans les boxs. Et ils en bottent, des culs. Laissons les histoires de fondement de côté un instant pour se concentrer sur l’essentiel. Au -delà de la performance ou même de sa date de naissance sur le numéro de sécu (sauf si tu es Karl Lagerfeld), le CrossFit ® permet à tous de woder. Y compris aux personnes qui peuvent rencontrer des problèmes de mobilité, souffrir de différentes pathologies, quel que soit leur âge. Preuve en est : la multiplication des vidéos montrant des personnes âgées qui s’entraînent alors que leurs potes ont troqué depuis longtemps barre d’haltéro contre un déambulateur et un fauteuil Stannah. Adapter, c’est permettre à chacun de travailler selon ses propres possibilités, mais toujours avec intensité.

Le CrossFit ® est un sport de bonhommes.
Que nenni, Martine. Ce n’est pas parce que tu baves sur le petit monsieur torse nu que tes fantasmes dignes d’un téléfilm de l’après-midi sur M6 doit être une réalité. Le CrossFit ® n’est pas forcément un vivier de testotérone et de systèmes pileux plus ou moins développés. Le CrossFit ® est profondément paritaire. A tous les points de vue. Lors de l’Open 2018, 47.8% des athlètes étaient des femmes. Par ailleurs, la récompense des Reebok CrossFit ® Games, en espèces sonnantes et trébuchantes, est strictement la même pour les compétiteurs masculins et féminins, à savoir $300,000. A notre échelle, les femmes représentent environ la moitié des adhérents des boxs.

Le CrossFit ® rend masculine.
Alors, il va falloir arrêter les cacas mous à ce sujet. Est-ce que toutes les femmes qui se mettent à la course à pied finissent avec des physiques de marathoniens kenyans? Est-ce que, quand vous touchez à votre vélo histoire de faire le trajet jusqu’à Monoprix, vos cuisses et vos mollets grossissent instantanément, tels de cuissots de bœuf texan? Je ne pense pas. Ou alors, il va falloir se mettre aux infusions aux queues de cerise. Travailler avec une charge ne vous transformera pas en Hulk Hogan. D’abord parce que son blond, ça nique trop les cheveux. Ensuite parce que, même si vous avez foiré votre décolo de la moustache, vous ne finirez pas avec des bras en mode Popeye. Et cela pour une bonne raison : les femmes se musclent beaucoup moins vite que ces messieurs. La faute à la testotérone, principale hormone sexuelle masculine qui aide au développement de la masse musculaire. Les femmes en sécrètent aussi, certes…mais environ sept fois moins. Oui, mais les athlètes des Games?? Bah, les athlètes des Games n’ont pas le même entraînement, ni le même suivi, ou même la même vie que nous, simples mortels. Se comparer avec des personnes capables de faire plusieurs entraînements par jour, optimiser leur sommeil, penser leur nutrition jusqu’à l’obsession, ça revient un peu à pousser Mémé dans les orties. La compétition à très haut niveau et la pratique sportive comme loisir (et passion) n’ont rien de comparable. Les physiques qui en découlent non plus.

Le CrossFit ®, ce festival de la gerbe
« Ah vous faites du CrossFit ®, vous devez vomir beaucoup ». Voilà ce qui m’a été dit assez récemment au détour d’une conversation. Euh….Je suis un peu restée comme deux ronds de flans. Et Dieu sait que je n’aime pas ça, le flan. Certes, qui n’a jamais eu l’occasion de voir un athlète se précipiter vers les toilettes pour taper sa galette. Oui, ça arrive. Mais pas à tout le monde. Avec plus de quatre ans de CrossFit ® au compteur, je n’ai jamais eu le droit à une inspection inopinée de la netteté du rond de toilette. Pas une fois, le quinoa n’a remonté le col du Tourmalet à l’envers. Pourtant, j’en chie. Brutalement. Invariablement. Mais pas littéralement, hein. L’intensité doit être là. Mais chaque WOD n’est pas une qualification de compétition. Pas besoin de finir évacué par les pompiers. Sauf si c’est une technique pour pécho. Mais gardez en tête que, lors de votre petit tour en VSAV, vous sentirez le poney mort.
Le CrossFit ®, c’est un truc de compétiteurs
La dimension « compétition » existe. La compétition avec les copains, mais surtout avec soi-même. Car lorsque vous êtes vraiment en train de woder comme un perdu, plus rien ne compte. La playlist étrange du coach, le nombre de reps du pote à côté, tes cheveux qui te tombent sur la tronche. Plus rien, si ce n’est l’envie d’être meilleur qu’hier et d’être satisfait parce qu’on a vraiment fait de son mieux. Quant aux autres athlètes, ils ne sont pas des adversaires mais des soutiens. Quand un athlète peine à finir son WOD, quand le mental lâche, les copains prennent le relai. L’esprit CrossFit ® , c’est aussi ça : de la solidarité, de l’entraide, …

Le CrossFit ®, c’est la garantie de se blesser
Le CrossFit ® est, par définition, une activité effectuée au sein d’un groupe restreint, encadrée par un coach qualifié. Il y a fort à parier que le-dit coach va vous plus vous coller aux fesses que le string de Paris Hilton. Ce n’est pas uniquement parce qu’il est un peu sadique, mais surtout parce que ce n’est dans l’intérêt de personne que vous vous fendiez le crâne avec une kettlebell ou que vous tentiez le lancer de barre d’haltéro sur une tierce personne. Votre coach vous encadre et veille à la bonne réalisation des mouvements. Votre sécurité, et celle des autres athlètes, est primordiale. Oui, mais j’en vois qui s’agitent dans le fond de la salle : « pendant le metcon, la vitesse prime sur la forme…. ». Ca peut arriver. Mais, une fois, encore, a priori, pendant le metcon, votre coach ne partira pas boulotter des crêpes whaou dans son coin ou lancer un débat philosophique sur le sens de la vie avec des potes qui passent par là. Comme Big Brother, il vous tient à l’œil. Et si ça peut vous rassurer, sachez que, selon une étude par des gens qui ont une blouse blanche pour faire autre chose que dépouiller des grenouilles, le CrossFit ® ne cause pas plus de blessures que, notamment, l’haltérophilie, le rugby, le football, le hockey ou la gymnastique.

Article très sympa. Dommage que les photos soient complètement hors sujet ! En mode hspu, qq mecs gonflés aux hormones… Où sont les vieux et vieilles bedonnantes post 40 ? Et les gens normaux ?
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Merci pour ton retour sur l’article. En effet, les photos mettent en avant des compétiteurs. Or, j’ai bien conscience que le CrossFit ne se résume pas aux compétitions. Bien au contraire ! Et c’est d’ailleurs un des points défendus dans l’article. J’ai voulu illustrer mon post avec mes propres photos plutôt que d’en « piocher » sur internet. Or, la plupart du temps, elles sont prises lors de compétitions. J’ai toutefois essayé d’intégrer des teens, des masters, des personnes aux physiques divers, …
Par contre, ce n’est pas parce que les gens sont musclés qu’ils sont forcément « gonflés aux hormones ».
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