En bonne anarchiste de bas étage, j’ai toujours eu un peu de mal avec les montres. Pourquoi me conformer à une seule vision de l’espace-temps? Alors que finalement, le temps est très relatif. Surtout sur un Tabata Hollow Rock. Et puis, je pense que j’ai des conflits irrésolus avec l’objet, surtout depuis que Sandrine L. m’a volé ma Flik-Flak panda en CE1. Une Flik-Flak Panda, putain ! Déjà on sentait l’irrespect latent pour les espèces en voie de disparition. Ensuite, je n’ai pas eu le droit d’avoir une G-Shock pour ma communion. Depuis ce jour, j’ai décidé de vivre en fonction de la course du soleil. Je suis une ZADiste de la toquante, moi. Sauf que j’ai récemment plongé en pleine crise existentielle. Ca fait deux mois que j’ai découvert la montre connectée POLAR Ignite.
Son nom te dit peut-être quelque chose. Si tu scrolles plus vite que ton ombre, tu te souviendras peut-être de son lancement en septembre dernier. Durant deux jours, des athlètes et influenceurs ont découvert l’animal, en présence de THE Annie Thorisdottir. Et, tour de force plus impressionnant que faire rentrer Kim K dans sa gaine, la marque a fait courir des athlètes de CrossFit®. Oui, courir. De leur plein gré (enfin je crois).
Quelques jours plus tard, j’ai eu la chance de recevoir la POLAR Ignite en dotation. Et si tu me lis de temps en temps, tu sais que j’aime bien violenter les produits que je teste pendant plusieurs semaines consécutives, histoire de voir ce qu’ils ont dans le cadran.

D’abord, le look…
J’ai déjà eu l’occasion de tester d’autres montres connectées. A chaque fois, le truc était plus ou moins une Casio FX 92+ avec un bracelet. Sympa pour calculer des intégrales et pour se muscler l’avant-bras mais potentiellement vecteur de tendinites. Il s’agissait de modèles lourds, avec un gros cadran rectangulaire et au look un peu austère. Bref, ça marchait pour les fans de David Hasselhoff mais moins si tu as la composition osseuse d’une enfant de 12 ans qui se nourrit à 75% de Danette pistache. Mais avec la POLAR Ignite, c’est fini. Elle a été pensée pour être utilisée au quotidien, mais vraiment au quotidien. Y compris quand tu portes des vêtements avec des manches. Elle se décline en plusieurs versions, avec différentes couleurs de cadrans et de bracelets (qui existent en silicone ou en thermoplastique). De la sobriété de la version noir et argent à l’option plus girly or rose et rose poudré, les modèles s’adaptent à tous les défis de Cristina Cordula.


Le démarrage
D’abord, il faut confisquer l’ordi le plus proche, histoire de donner un peu de pêche à la bestiole et la charger. Pendant ce temps, tu finis de saturer la mémoire de ton iPhone en téléchargeant l’application Polar Flow et tu t’inscris, histoire de créer ton compte. Il faudra ensuite synchroniser l’application et la montre. Pour la faire courte, évite d’entreprendre le projet dans un FlixBus au wi-fi ravitaillé par les corbeaux, sous peine de voir l’opération durer plus longtemps qu’un film indépendant suédois en VO. Par contre, une fois dans le confort de ton doux foyer, les deux appareils matchent plus vite qu’une appli de rencontres pour retraités passionnés de macramé.

Les fonctionnalités
A partir de ton compte Polar Flow, tu peux décider le nombre d’activités que tu veux paramétrer. Il y a le choix parmi plus de 100 sports, du yoga à la mobilité, en passant par l’entraînement fonctionnel (par contre, il n’y a pas encore d’aqua-poney ou de bière-pong. A voir avec les prochaines mises à jour).
La montre est équipée d’un cardiofréquencemètre (donc pas besoin d’investir dans un brassard ou une ceinture) ainsi que d’un GPS, si un jour de delirium tremens tu décides de faire un semi-marathon ou d’échapper à un yorkshire enragé. Bref, pour tous les sports dans les environnements soumis aux pollens, ça permet de mesurer sa vitesse, la distance parcourue et l’itinéraire. Le cardiofréquencemètre mesure les dépenses caloriques lors et en dehors des entraînements.

Il y a également une jauge pour mesurer l’activité quotidienne et une alarme qui t’engueule quand tu passes trop de temps posée sur la pompe à squats.
La POLAR Ignite dispose également d’une fonction chronomètre, réveil, de l’affichage des notifications de son téléphone, d’un mode avion, d’une fonction « ne pas déranger ».
La fonction Serene permet de pratiquer des exercices de respiration guidée, histoire de ne tuer personne avec une pelle.
Un test fitness permet d’évaluer sa VO2 Max.
Le smart coaching propose des activités complémentaires à celles déjà effectuées dans la journée (ou à leur absence éventuelle), en fonction de l’état de fatigue….
…Un état de fatigue déterminé grâce à une analyse de la qualité et la durée du sommeil.
Maintenant, le crash test après 2 mois d’utilisation…
D’abord, la psychopathe temporelle que je suis a eu un peu de mal à s’habituer à porter la montre simplement parce qu’il faut la serrer un peu pour que le cardiofréquencemètre fonctionne correctement. Alors, voilà, il faut trouver le juste milieu entre la montre bringuebale ou je tente de me faire un garot. Mais c’est peut-être juste ma claustrophobie des membres supérieurs, ça. Reste que ça n’a pas duré longtemps et, sans prendre de cachets.
Le cardiofréquencemètre me semble être plutôt fiable…et les calories défilent au même rythme que sur le Bike-erg, rholala. Je n’ai pas trop regardé sur l’Assault Bike, pardon j’étais trop occupée à mourir.
Ce qui est franchement intéressant, c’est de voir l’évolution de la fréquence cardiaque durant le WOD, via le détail du temps passé dans chaque zone de fréquence cardiaque. En fin de séance, la POLAR Ignite indique aussi les calories dépensées, le pourcentage de graisse brûlée, les fréquences cardiaques minimum et maximum et la charge cardiaque. Kécécé? En gros, tu as 5 niveaux de charge cardiaque et plus ta charge est élevée, plus ton entraînement t’en a mis plein la tronche. Bien entendu, tu fais 76 WODs par semaine en mode Rich Froning sous LSD, il y a fort à parier que la POLAR Ignite va rapidement hurler au sur-entraînement. Et crois-moi, le surentrainement arrive assez vite, pour peu que tu enchaînes plusieurs WODs en mode vénère. A toi de voir si tu lèves le pied, comme te le dit l’amie Polar ou si tu fais ta tête de con et que tu prends le risque de te blesser, d »être moins en forme ou d’être dévoré par un dinosaure.
L’appli permet également de te dire quel a été le bénéfice de ton entraînement : travailler le cardio, amélioration de l’endurance musculaire, …

Euh, par contre, j’ai fait le test fitness et j’ai la VO2 max de grand-mère Yetta. Putain, ya pas de justice. Et je n’avais même pas mangé de mousse choco Michel et Augustin, ce jour-là

L’analyse de ton dodo est un aspect franchement intéressant. Non seulement, c’est un excellent moyen de connaître la répartition de ses phases de sommeil, mais aussi – et surtout – d’évaluer la durée et la qualité de ta nuit (en sachant que tu configures ta durée idéale de sommeil). Ca, c’est la fonction Nightly Recharge. Pour le moment « C’est Pas Sorcier », Jamy et Fred t’expliquent comme ça fonctionne : « La mesure est essentiellement basée sur l’espace entre les intervalles de battement de cœur, mesurés à l’aide d’un capteur optique dans la montre. Nightly Recharge combine les informations de votre sommeil avec le statut de votre système nerveux autonome (ANS). La mesure du ANS repose sur votre fréquence cardiaque, votre variabilité de la fréquence cardiaque et votre rythme respiratoire afin démontrer comment votre corps s’est calmé après les efforts de la journée ». La mesure du ANS est très intéressante : ça permet de confirmer que, oui, même la nuit tu as parfois envie de mettre des coups de pelle à des gens (oui, toujours) et que certains aliments (voire boissons) énervent. Car oui, quand on te dit que l’alcool, ce n’est pas bon pour ton petit corps musclé, bah la POLAR Ignite, le petit verre de vin sans sulfites, ça lui fait pêter les plombs. Moralité, elle t’engueule en te disant que tu as, littéralement, poussé le bouchon, et c’est moche. Même si c’est juste UN verre, UN verre, oui.

Par contre, petit hic, la mesure du temps de sommeil me laisse parfois un peu perplexe. Un brin insomniaque, il m’arrive de tenter la confection de croquembouche vers 3 heures du matin ou le trek dans l’appart ou, surtout, le salto arrière sur l’oreiller. Et il arrive que la montre indique que je roupillais à ce moment-là. Mais oui, mais non ! Le marchand de sable n’est pas passé, poulette ! A part ce point-là, la nuit est plutôt bien enregistrée, pause pipi causée par cette foutue tisane « Douce Nuit » incluse (oui, ça mesure aussi le temps éveillé).

Le chrono/minuteur fonctionne bien et le réveil est en fait une série de vibrations, sans bip bip ou tout autre son strident qui pourrait réveiller la moitié de la maisonnée. Par contre, je n’ai jamais activé les notifications, parce que j’estime que les notifications de mon ordinateur me font déjà suffisamment travailler la souplesse de mon nerf optique et que, quand je m’entraîne, je n’ai pas forcément envie d’être dérangée par l’arrivée d’un email de l’URSSAF.
Concernant la fonction Serene, j’étais persuadée que c’était un gadget, une option ajoutée par des gens qui tentent de convaincre l’humanité que le golden latte et les galettes de riz soufflé, c’est bon. Et bien non. En fait, non au carré (range tes foutus biscuits Bjorg, putain !). Non seulement c’est super simple à utiliser (des icônes et des vibrations t’indiquent quand inspirer et expirer). Par défaut, l’exercice est réglé sur 3 minutes, avec 5 secondes d’inspiration et 5 d’expiration. C’est plutôt pas mal pour commencer et ça évite de finir comme après certains exercices de respiration un peu poussés dans les séances de yoga, où tu finis par hyperventiler et tu tentes d’assommer ta voisine de tapis parce qu’une voix t’a dit qu’elle mangeait du quinoa issu de filières non équitables.

Je n’ai pas testé le coach de poche, parce que clairement, quand tu t’entraînes un truc comme 5 fois par semaine, que tu dois gérer la reproduction de tes crevettes domestiques, remplacer tes Tupperware par des contenants en verre, bosser 10 heures par jour et boire 27 litres de thé, bah le oompa-loompa vénère, il reste dans sa montre magique. Bref, je n’ai pas eu le temps.
Et niveau ergonomie, toussa toussa… D’abord, la montre est super simple d’utilisation. Elle est tactile et tu as un seul bouton pour naviguer.
La notice t’annonce 5 jours d’autonomie. Dans notre paroisse, on serait plutôt à 4. Mais clairement, la recharge se fait plus vite qu’une rupture de stock de la palette Sananas chez Sephora.

L’écran a parfaitement résisté à la transpiration, la magnésie, l’haltéro, … OK, je n’ai pas tenté les KB Snatch, mais actuellement, la montre est comme neuve.
Il faut juste penser à rincer les capteurs du cardiofréquencemètre une fois que tu as fini de transpirer comme un poney.
Je pensais devoir l’enlever pour effectuer certains mouvements. Et que nenni. Niveau mobilité ou gêne quelconque, rien à signaler. Elle m’embête juste quand je porte des maniques (la fixation velcro arrive au même niveau que le bracelet de la montre).

Si on résume…
La POLAR Ignite conjugue un look très sympa avec des performances intéressantes (et une bonne résistance aux WODs). Elle est très polyvalente et permet de suivre de nombreuses activités. La montre quantifie son activité quotidienne, tandis que l’appli est indispensable pour suivre son activité sur le long terme et de manière plus précise.
Elle dispose d’outils de mesure qui m’ont semblé plutôt très fiables et permettent d’adapter son activité physique en fonction de son sommeil et de la pratique sportive des jours précédents. Et ça, c’est vraiment ce qui me semble intéressant puisqu’il n’est pas toujours facile de jauger son effort de manière OB-JE-CTI-VE.
Disponible à partir de 199.90 €, elle reste très abordable pour une montre connectée de cette qualité.
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