Débuter

Bienvenue aux petits nouveaux !

C’est la rentrée ! Maintenant que tu as troqué ta santé mentale contre la finalisation de la liste scolaire du petit dernier et que ta progéniture passe 8 heures par jour à coller des gommettes et à maîtriser la flûte à bec, tu peux désormais t’occuper de toi. Et il est possible que ça soit un plus gros chantier que ton projet de véranda.

Il faut dire que l’été, c’est super, mais ça laisse des traces. Premièrement, sur le compte en banque, parce que passer 15 jours à 4 à Argelès, ça coûte plus ou moins le PIB du Luxembourg. Et sur le métabolisme, ensuite. L’avantage, c’est que cette année, le temps était plus ou moins pourri sur une partie de l’Hexagone. Au Havre, par exemple, on était à deux doigts de faire une tartiflette en juillet. On peut donc s’interroger : quelle est l’option la plus violente pour ton cholestérol ? Le reblochon et les patates ? Ou le rosé pamplemousse et les chipos ? Tu as trois heures.

Là, tu as certainement pris une des meilleures décisions pour ta santé : tu as passé la porte d’une box de CrossFit®. Déjà, félicitations, parce que la démarche n’est pas des plus évidentes. Surtout quand tu arrives à la fin d’un cours, que la moitié des adhérents a débâché, que l’autre moitié se roule par terre et que toutes ces personnes étranges et à moitié nues parlent un dialecte aussi incompréhensible que les Hollandais de la caravane d’à côté à Argelès.

Maintenant, voici quelques petits conseils qui peuvent te permettre de vivre tes premiers mois de CrossFit® sereinement.

Tu es là pour toi.

Certes, le CrossFit®, c’est un entraînement en groupe. Mais ton seul adversaire, c’est toi. Qu’importe le nombre de répétitions ou le poids sur la barre des personnes autour, nous avons tous une condition physique, un parcours sportif et des objectifs différents. Se comparer, c’est une perte de temps et, quand on commence ça peut être très décourageant. Si tu donnes le meilleur de toi-même, tu as déjà tout compris.

Le CrossFit® est fait pour tout le monde.

Pas besoin d’être en forme pour commencer le CrossFit® et même pas besoin d’avoir perdu ses dernières dents de lait il y a moins de 10 ans. La discipline est un peu comme les soutiens-gorges du téléachat : elle s’adapte à tout le monde. Même si tu as une prothèse de hanche ou de jambe, même si tu es en surpoids, même si tu as la condition physique d’un koala qui a chopé la syphilis, même si tu es blessé, même si tu fumes plus que le vieux poêle à bois de Colette, même si tu as la coordination d’un danseur de Tecktonik, même si tu écoutes Michel Sardou, même si tu jettes tes culottes Playtex dans les concerts de Frank Michael, même si tu regardes encore Peppa Pig, même si tu n’as pas fait tes devoirs,… Tout le monde, on te dit.

Patience !

Arrête de t’exciter sur ces putains d’anneaux dès l’échauffement. Tu vas juste réussir à te faire une épaule, à appeler ton kiné en chouinant et à rejoindre les légions de Sauron dont le dicton est « Gnia gnia gnia, le CrossFit® cause des blessures ». Bah évidemment, si tu tentes de taper un muscle-up ring à froid, sans maîtriser le mouvement, sans avoir la musculature, avec autant de conscience de ton corps dans l’espace qu’un teufeur sous LSD face à une enceinte, et sans comprendre le pourquoi du comment, tu vas rapidement pouvoir postuler en intérim chez IKEA pour devenir doublure de meuble en kit.

Il faut faire les choses dans l’ordre, respecter certaines étapes et prendre en compte tes capacités physiques. Travaille ta technique, bosse ta mobilité, et ne cherche pas à courir si tu apprends tout juste à marcher. Oui, ça prend du temps, c’est chiant, mais c’est la vie. Et c’est comme ça dans tous les sports. Tu as déjà vu quelqu’un commencer le run et au bout de trois semaines, flirter avec les pointes de temps d’un marathonien kenyan ? Bah là, c’est pareil.

Écoute ton/ta coach

Il ou elle est là pour t’aider à progresser. Donc n’hésite pas à faire un point avec lui/elle, notamment si tu as des questions (par rapport à ton rythme d’entraînement ou simplement concernant l’exécution d’un mouvement). Pitié, ce n’est pas parce que tu as fait 4 ans de Club Tooyootoo que tu es le/la GOAT du fitness fonctionnel. Écoute ce qu’on te dit et suis les conseils des pro, ton petit corps te dira merci.

3 + 3, ça ne fait pas 9

Et ce, quelle que soit ta base de calcul. Donc évite de prendre les autres – coach compris – pour des perdreaux de 6 semaines. Compte tes reps, et compte-les bien, bordel ! Sinon on va encore être obligés de refaire la dalle de la box, histoire de planquer un nouveau cadavre. Et ouais, tu te demandais pour les dalles carrées étaient amovibles. Tu as la réponse. Compte, Muriel, compte bien. On te voit.

Tu ne vas pas devenir un bœuf de Kobé en l’espace de 8 jours

Dommage, parce que quand tu connais le prix au kilo des bestiaux, ça permet de se faire du flouze en revendant les cadavres des tricheurs à une boucherie. Ce n’est pas parce que tu touches une barre d’haltéro ou le moindre poids que tu vas de transformer en Hulk. Et, encore moins quand tu es une femme. Avoir un physique d’athlète pro, ça nécessite beaucoup beaucoup beaucoup d’entraînement, une alimentation adéquate, et tout le toutim. Ce n’est pas en venant trois fois par semaine que tu vas avoir le physique de personnes qui se font un temps complet à la box.

Tu ne vas rien comprendre

Non, Muriel, pas de panique, tu ne fais pas un AVC, relaxe-toi. Le CrossFit® c’est un peu comme tes trois premières semaines de LV1 allemand : un moment de regrets et de doutes face à un tableau blanc. Pas la peine de sniffer les feutres, ça ne changera rien. Tu vas finir par comprendre le dialecte local et associer vocabulaire et mouvements dans un futur proche. Dis-toi que ça te ménage l’effet de surprise et que, comme ça, ne sachant pas ce que tu vas faire, tu ne vas pas appréhender. Vis dans l’instant présent, sois à l’écoute de tes chakras. N’hésite pas à poser des questions au coach, il/elle n’est pas juste là pour crier après les gens qui s’enduisent de magnésie avec plus de convictions qu’un cartel colombien. Et si, vraiment, tu veux réviser pour la prochaine interro, sache qu’un lexique te permettra certainement d’y voir un peu plus clair.

On s’en bat la race de tes fringues

D’ailleurs, on s’en cogne tellement qu’on finit tous plus ou moins à poil. Là encore, personne ne t’oblige à te la jouer Magic Mike. Si tu veux rejoindre la confrérie des nudistes, fais-toi plaisir. Si tu n’as pas envie de faire voler ton t-shirt qui pue autant qu’un tapis de yoga qui a vu passer des centaines de pieds, amen. Dans tous les cas, pas besoin de te faire des nœuds au cerveau et un trou à la visa pour investir dans un attirail de CrossFit®.

Habille-toi avec des fringues dans lesquelles tu es à l’aise (OK, le pyjama en pilou pilou ce n’est peut-être pas le plus adapté) et garde tes sous pour investir, le moment venu, dans une paire de chaussures de CrossFit® (et une brassière de compet quand tu es équipée de glandes mammaires). Tu auras tout ton temps pour tomber dans le cycle infernal des accessoires utiles – et aussi inutiles.

Amuse-toi !

C’est peut-être là l’essentiel. Pour la plupart d’entre nous, le CrossFit® est un loisir. Donc la pression, tu la bois mais tu ne la subis pas (enfin, ne la bois pas trop quand même sinon tu vas rapidement finir la tête dans le seau de magnésie et avec le foie d’une oie du Gers). Colle ton ego dans le congélo, avec les restes de chipos. Profite pour te vider la tête pendant une heure, rencontrer de nouvelles personnes et passer un bon moment.

Laisser un commentaire