Dora l’exploratrice – voilà c’est dit. Dora l’exploratrice, c’est un de mes surnoms (Coucou Alass ! Va falloir commencer à charger tes barres, hein). Non pas à cause d’une propension à torturer psychiquement un petit singe anthropomorphe baptisé d’après de confortables chaussures orientales. Ce surnom, c’est parce que je passe mon temps à me trimballer avec un sac sur le dos. Si d’aucuns pensent que j’aime me prendre pour une Tortue Ninja (ce qui n’est pas tout à fait faux, même si je n’ai pas investi dans un souplex dans les égoûts), c’est surtout parce que les sacs à dos, c’est bien pratique – pour aller à la box ou pour errer de coworking en coworking lors de tes jours de télétravail.
Et parfois, tu passes du WOD haltéro au WOD Excel en moins de temps qu’il ne faut à Chewbacca pour lancer la vitesse lumière. Moralité, avec tes 27 sacs Grand Frais pour trimballer toutes tes affaires, on a toujours l’impression que Martine vient de te foutre à la porte parce qu’elle en avait marre de te voir jouer à Fifa. Alors que si Martine en a bien ras la schneck de voir ton gros boulard dans le canap pendant qu’elle s’escrime à faire cuire du quinoa, elle n’a pas encore osé jeter une kettlebell sur la PS5 et tes affaires par la fenêtre.
La solution à tous tes problèmes – logistiques, du moins (parce que pour les histoires conjugales, va falloir repasser avec un chéquier) vient peut-être d’un cocktail franco-belge sans lien avec le peket ou la bière. Ce combo vandemoortele/ amora répond au nom de Wodsack. Et comme tu t’en doutes peut-être (sauf si ton cerveau a pris une RTT suite à un wod conditionning), Wodsack propose …suspense…des sacs pour aller woder. Mais pas seulement. Parce que leur modèle, d’une contenance de 45 litres, a été pensé pour accueillir tes affaires de CrossFit®, ainsi que celles de boulot. Evidemment, si tu es un serial killer qui utilise chaque jour une scie sauteuse et 75m de bâche thermo-retractable, il va peut-être falloir laisser deux, trois trucs dans ton coffre ou dans ton casier à la box. Si tu n’es pas spécialement porté sur la chaux vive et que ton taf nécessite un ordi portable, ce sac est fait pour toi. La preuve? Il y a une poche rembourrée pour loger ton ordi. Et ce n’est pas tout puisque, des poches, il y en a beaucoup – c’est même un des atouts de ce sac. Mais des atouts, il en a beaucoup. Si je te dis ça, ce n’est même pas parce que je suis particulièrement fan de leurs imprimés, en particulier celui du modèle que j’ai eu l’occasion de tester : un motif tigré super flashy – qui donne un peu l’impression que quelqu’un a zigouillé Tigrou – paix à ton âme, pauvre vieux. Oui, comme dirait le barbu, c’est mon côté vieille milanaise (milanaise que tu trouves à Milan, pas dans ta charcuterie la plus proche). Si tu as déjà exorcisé la Donatella Versace qui vivait à l’intérieur de ta psyché, sache que tu as des imprimés plus sobres. Même si, personnellement, je trouve le concept d’un sac format militaire avec un imprimé un peu excentrique plutôt bien vu.
L’idée de ce sac polyvalent, c’est Eng qui l’a eue. Eng sortait de nombreuses sessions de douche à la bétadine – dont le modèle économique est semble-t-il assez différent d’Yves Rocher – et surtout de trois opérations à l’épaule. Elle cherchait un sac qu’elle pourrait autant utiliser pour aller au sport que pour se rendre au bureau. Sauf qu’elle ne voulait pas n’importe quel sac. Elle souhaitait quelque chose de pratique (logique), joli et éco-responsable. Et c’est là que le bas blesse. Parce que sans vouloir me la jouer Hugo Clément à la sauce Fran, certaines marques ont à peu près autant d’éthique et de conscience environnementale qu’un Monsieur Burns qui sniffe de la colle Cléopâtre.
De l’idée à la réalisation, c’était un vrai chipper. Mais un chipper en team, puisque Eng s’est lancée dans cette aventure avec deux comparses, David et Etienne, eux aussi accro à ce sport qui te rend plus fort pour remonter ton drive au 5e étage. Il ne fallait pas moins de trois cerveaux et six mains pour trouver un nom et un logo, les protéger intellectuellement, définir les caractéristiques du sac, établir une identité de marque, imaginer le design, choisir les matières, trouver la bonne usine, découvrir des canaux de distribution, concevoir des outils de communication adéquats (site internet, réseaux sociaux, etc) …Sans oublier de se faire aider d’un ingénieur textile, pour éviter que le projet de sac, une fois en production ne ressemble à une bibliothèque Ikea monté dans le noir pendant une cuite. Ensuite, tels Frodon et la communauté de l’anneau, les trois fondateurs se sont lancés dans une quête. Pas celle d’une bagouze mais bien d’une fabrique, en Europe, répondant à leur cahier des charges. Leur choix s’est finalement arrêté sur une usine familiale au pays du pastéis de nata et de feu Linda de Souza.
Et comme disait notre ami Bourvil, « et c’est pas tout » (oui, je sais : incroyable, cette référence) : le polyester utilisé par Wodsack pour fabriquer ses produits vient de plastiques récupérés en mer et recyclés. Bref, en sachant ça, je me sens un peu comme le commandant Cousteau – dans une version plus chevelue et avec des ennuis gastriques sur un zodiac. Le tissu est ensuite imperméabilisé avec de la cire d’abeille et les sacs sont envoyés dans des cartons recyclés et produits dans le Nord de la France. Alors, évidemment, tout ça, ça un coût. Surtout quand il s’agit de ne pas exploiter des petits enfants ouïghours. Le sac est vendu 195 € -ce qui est évidemment bien plus cher qu’une merdouille vendue sur Amazon. Mais est-ce que ça vaut l’investissement?
A mon sens, oui. Parce que, compte tenu du bordel que je trimballe à longueur de journée, j’ai besoin d’un sac robuste, bien conçu et confortable. Concernant ce dernier point, le Wodsack est plus rembourré que n’importe quel bouli de Kardashian – ça fonctionne aussi avec Dani Speegle. Les bretelles sont matelassées, tout comme le dos. Quand tu moulines comme une perdue sur ton vélo Rockrider de 1996 en évitant de buter les gens à trottinette, autant éviter le sac qui se prend pour un corset orthopédique.
Je peux également te dire que, compte tenu des saucées que j’ai récemment pris sur la tronche, la cire d’abeille, ça imperméabilise mieux que le K-Way jaune que ma mère m’obligeait à prendre pour les sorties scolaires.
En ce qui concerne la conception, là, c’est quasiment un sans faute. Ils ont pensé au compartiment pour l’ordinateur portable, à celui pour les chaussures, au sac imperméable pour mettre tes fringues qui puent la mort après un WOD (ou une réunion avec le comptable) qui, en plus, se déclipse, histoire de l’emmener directement au panier à linge, ainsi que la poche pour mettre ton shaker.
Et des poches, il y en a plein d’autres. Comme je suis un peu ascendant Mary Poppins, j’aurais bien aimé un poche supplémentaire, à l’intérieur du compartiment le plus grand, histoire de pouvoir classer mes tapes par couleur et autres problématiques induites par une éducation autocratique dans une secte vénérant les pandas. La poche à shaker convient si tu as un shaker standard. Toutefois, si comme moi tu utilises des gourdes Yeti – qui font plus 1 litre et peuvent servir d’armes d’autodéfense, l’emplacement sera trop juste. Bon, j’ai envie de te dire que ce n’est pas un drame et que mon « pot à pipi » trouve parfaitement sa place à l’intérieur du sac. Mais bon, parfois je convoque mon Julien Courbet intérieur et je pinaille un peu.
Si, comme le dit le diction normand, tu ne veux pas acheter un cat en eune pouque (un chat dans un sac, donc) sache que Wodsack va faire mieux que la tournée de Mylène Farmer et se rendra sur plusieurs événements en 2023. La marque prévoit aussi de lancer de nouveaux modèles de sacs, ainsi que des chaussettes et des casquettes. En attendant, je vais continuer de trimballer mon Tigrou partout !