Toute cette histoire remonte à un intense moment de félicité et de pipi rendu fluo à cause d’une consommation débridée de FitAid : je parle bien entendu du French Throwdown. Tandis que j’avais cessé pendant quelques instants de trotter de floor en floor tel un poney shetland accro au pain sec, j’ai été envoyée prendre quelques photos du test proposé par la marque italienne Stamina Fitness. Les cousins transalpins – enfin pas mes vrais cousins transalpins parce que leur absence de self-control au volant aurait causé leur perte lors d’un trajet Milan/Saint Quentin en Yvelines – offraient aux athlètes et spectateurs la possibilité de tester leurs nouvelles maniques. Des maniques révolutionnaires, comme on dit au Télé-Achat. Mais oui Maryse ! Vous n’en croirez pas vos yeux !
Et, en effet, même en l’absence de Pierre Bellemare (il avait une bonne excuse, le pauvre homme est mort depuis 4 ans), tous les cobayes (aucun rapport avec un éventuel problème de pilosité) passaient les maniques, tapaient quelques tractions ou dans le cas où ils avaient installé la mise à jour – des muscle ups, puis retournaient sur la terre ferme, regardant leurs mains d’un air incrédule. Leur regard s’illuminait d’une flamme qu’on n’avait pas vu depuis la contemplation du dernier cliché de Dani Speegle en tanga. C’était beau à voir (je parle du test des maniques). Et franchement, ça faisait envie (je parle encore des maniques).

Déjà, en tant qu’enfant des 90s, leur apparence fluo me rappelle les intenses moments d’errance scolaire où, plutôt que d’écouter une énième leçon sur l’industrialisation de la France, je me consacrais à me « vernir » les ongles avec des stabilos. Et oui, j’ai aussi bu du Perrier fluo – si tu as la ref, tu as mon admiration. Bref, tout ça pour dire qu’on a tous fait des erreurs, échangé des feuilles Diddl plus vicieusement que n’importe quel dealer sur le parking de l’Excalibur à Yvetot, et qu’on avait toutes une Spice Girl préférée.
Donc des maniques avec des coloris capables de griller la rétine d’un enfant de moins de 3 ans et la promesse d’un grip de l’espace – parce que c’est de ça dont il s’agit, autant te dire que ça a fait sonner toutes mes alertes Google. « On reste collé à la barre, c’est dingue » : voilà le discours qui dominait à la fin des différentes séries à la barre. De retour dans mes pénates, j’ai donc dormi 36 heures et j’ai écrit à la marque pour leur demander si on pouvait faire un test du modèle Zero Free. Et me voilà quelques mois plus tard.


Un peu comme dans toute relation nouvelle – ou n’importe quel téléfilm de Noël sur W9 – au début on apprend à se connaître, on se montre sous son meilleur jour, on se retient de péter,… Bref, c’est mignon comme un corgy qui fait de la natation. Là, c’était pareil. L’idylle était merveilleuse : il y avait des tractions, des chest to bars (et on va s’arrêter là parce que pour la suite, il faudrait vaincre mon vertige latent et arrêter de hurler comme un canard face à une boutique de La Comtesse du Barry). Les maniques me semblaient beaucoup plus épaisses que les Victory Grips utilisées habituellement, sans que cela ne me gêne. Au contraire, c’était plutôt confortable. Quant à la promesse de pouvoir jouer à Spider Cochon, elle était tenue…Le défi était même relevé haut la main (enfin, pas pendant les pull-ups, sous peine de faire un vol plané).
J’étais heureuse comme au matin de la sortie du discutable Spice World. D’ailleurs, j’étais si contente que, telle une apôtre de la manique, je répandais la bonne parole. Regarde, ma sœur, des maniques divines. J’ai passé un bon mois à me prendre pour une sorte de vendeuse Tupperware et à faire tester les bestioles à tout le monde (sous réserve de mains compatibles avec mes paluches d’enfant de 8 ans).

Et soudain, notre amour est mort. Tué dans l’œuf. Ca n’était pas une histoire d’ex, ni d’abus de PS5 ou encore de temps minable au Fran, non. Entre nous, ça ne collait plus. Littéralement. Peu à peu, la surface des maniques, au départ très adhérente, brillante et presque molle, a commencé à se ternir, se marquer et, péché mortel, à glisser. L’enfant naturel d’un rouleau colle mouche et d’un nuancier Jennyfer s’était soudain transformé en champion interrégional de ventriglisse.
OK, j’exagère un peu. On ne peut dire qu’elles finissent par glisser. Mais elles ont perdu une grande partie de leur adhérence. Et ne pense même pas mettre de la magnésie dessus, c’est pire. Alors, oui, tu vas me rétorquer, tel un expert BFM, que les maniques, c’est comme les slips, il faut les changer régulièrement. Oui, mais voilà, les changer au bout de deux mois, à tout casser, ce n’est plus du renouvellement de matos, c’est amorcer une détox de ton compte en banque. Moralité, aujourd’hui, j’essaye de les mettre de temps en temps, et, au bout de 8 secondes, ça fatigue qu’elles aient perdu en efficacité, donc je les balance dans un coin, je flingue 2 mètres carrés à m’enduire les mains de magnésie, je fais mes séries, je me fais des steaks, je gueule, je me lave les cheveux à une main et je dois attendre 4 jours pour remettre la main sur une barre de traction. Et à près de 63 € (62.90€ très précisément), je trouve que ça fait cher pour une promesse qui s’évente rapidement. Dommage… Pour le temps que ça a duré, le grip était vraiment incroyable. Espérons que Stamina Fitness perfectionne le produit et résolve ce problème.
Update : On me dit dans l’oreillette que la solution à mes glissades réside dans l’alcool. Et oui, l’alcool évite les glissades. Personnellement, j’aurais plutôt imaginé l’inverse, compte tenu de l’état de certains à la sortie des bars. Certes, dans le cas des maniques, le rhum n’est pas la solution. Un coup d’alcool ménager ou de spray dégraissant permettrait de redonner une nouvelle jeunesse aux maniques. Je sors donc ma bouteille et je vous tiens informé.e.s du projet.
1 réflexion au sujet de “On a testé des maniques « révolutionnaires »…et ça ne s’est pas passé comme prévu”