Alors Ghislaine, on a vécu un peu trop dans le présent, ces derniers jours? Assurément, ta prof de yoga serait probablement fière de toi. Sauf que, parfois, anticiper, ça peut être utile. Ca fonctionne pour le contrôle technique de la R25 mais aussi pour les heavy ropes. Alors, il est possible que tu kiffes d’autofesser. Mais rappelons tout de même que le West Coast Throwdown a lieu à Seignosse, et pas au Cap d’Agde. Un monsieur qui a mis son petit oiseau dans une cage, ici, ça peut surprendre. Et c’est aussi la surprise qui le mot d’ordre pour le WOD « La Gravière ».

Parce que, ce n’est pas pour balancer, mais mon petit doigt m’a dit que certain.e.s sont arrivés la tronche enfarinée – et pas seulement à cause de l’abus de planteur pendant le set de Maëva Carter – ce matin sur le stand Handle & Wire, histoire de tester les DU à la heavy rope 10 minutes avant de rentrer sur le floor .
Ma bonne Ghislaine, tu as perdu le sens commun. Tu aimes vraiment te mettre dans des situations inconvenantes, n’est-ce pas? Tu es une vraie friponne, Ghislaine. Va plutôt au Cap d’Agde, s’il te plaît. Surtout que, pour l’athlète qui se pastille les DU à la heavy rope, il faut d’abord éliminer l’équivalent d’un demi Figolu sur le Hell Bike. Autant te dire que tu descends de l’animal en ayant l’impression d’avoir été évacué sur une barrique. L’autre athlète devait avoir évité l’abus de paëlla, puisque il/elle devait enchaîner 20 HSPU, du HS walk et, à nouveau 20 HSPU.


Bref, l’occasion de se mettre la tête à l’envers sans même envisager la consommation de Malibu Coco – dieu merci, parce que c’est difficile à boire, mais aussi hasardeux à vomir. Le troisième larron devait, pendant le temps restant, faire un max de ground to overshoulder au sandbag. Et si tes potos étaient un temps soit peu rapides, tu te réservais quelques bonnes minutes à te la jouer maçon portugais éjectant des sacs de ciment dans le partner (la voiture, Ghislaine. Si tu connais des gens qui jettent du ciment sur des êtres humains, tu as vraiment des fréquentations discutables).

Mais j’ergote sur « La gravière » mais savais-tu que la journée était également ponctuée d’un WOD nécessitant de faire 30 wallballs unbroken. Et pas juste pour un membre de la team. Non, tout le monde devait y passer. Un peu comme le toucher rectal à la cinquantaine.

Bref, c’est un peu le genre de WOD sur lequel, quand comme moi, tu viens de la Comté, tu es tenté de venir avec tes baskets buffalo vintage ou avec ton marche-pied IKEA – modèle FÖRSITIG. Personnellement, je trouve que 30 WB unbroken, c’est juste de l’ostracisation envers les personnes qui ont arrêté leur croissance à 11 ans 1/2. Déjà qu’on est parfois obligés de demander de l’aide pour attraper certains produits rangés en hauteur dans les supermarchés, ce n’est pas la peine de nous rappeler combien le patrimoine génétique transmis par nos géniteurs pose question.
Bon, OK, là tu vas me dire qu’être petit, c’est un avantage sur certains mouvements – comme les burpees. Et là je te dis simplement : putain, ne change pas de sujet, Ghislaine !

Pour la demi-finale, les choses se sont corsées. Mais comme dirait tonton Roger après 4 verres de rouge : « pas étonnant dans la région du piment d’espelette ». Pour me dédouaner, je tiens à préciser que j’écris cet article à 23h38, que mon repas était constitué à 77% de concombre bio, que mes yeux se ferment par intermittence à cause de la fatigue et que j’ai bu une pseudo tisane ayurvédique – commercialisée par Twinnings – le Danone du pisse-mémé. J’ai des circonstances atténuantes, monsieur le juge.

Or, le jugement est sans appel : les demi-finales ont probablement donné envie à nombre d’athlètes de céder à l’appel de la forêt. Oui, comme le Disney très triste. Dans ce cas, si les athlètes pleuraient, c’était surement à cause du sol, chauffé à blanc et des free HSPU. Clairement, les deadlifts et les toes to bar étaient juste une formalité.
Par contre, les free HSPU, c’était comme tenter de plaire à ta belle-mère : hasardeux, casse-gueule et pas toujours couronné de succès. Par contre, ça a été l’occasion de juger de la grande souplesse de nombreux athlètes, qui, plutôt que de piquer sur le sol comme la première crêpe de Chandeleur, nous ont fait des rétablissements dignes d’un Kung Fu Panda.



Quant à la finale, c’était œuf-jambon-fromage. Oui, je continue dans la métaphore bretonne. Ce qui n’est pas totalement hasardeux puisque je sais de source sûre que certaines teams carburaient au kouign amann. La complète, c’était un mélange de cardio – avec les burpees shuttle run et de barres lourdes ! 80 et 60 kilos pour les Elites, à se coltiner sur des clean & jerk synchro, puis des thrusters et des snatchs synchro.
Plus ça va, moins ça va. Enfin, plus ça va, plus tu as l’impression de tenter de sortir la terre de son orbite. Mais, ça je ne peux que l’imaginer. Snatcher 60 kilos, qui plus est dix fois, c’est un peu comme l’apprentissage du point de croix : du domaine de l’impossible. Mais je vais quand même m’allonger et visualiser le bousin. Il paraît que l’imagerie mentale fait des miracles. C’est Adriana Karembeu qui l’a dit. Elle est bien marrante, mais je ne suis pas certaine qu’elle passe des muscle-ups, la sauterelle.

En attendant, je vous laisse, je vais entamer un micro-coma, histoire de me remettre de ce week-end de folie. Je vais certainement rêver de surf, de paillettes (sans aucun Kevin dans les parages), de poussées de croissance et des aventures de Ghislaine. Plus que jamais, le West Coast Throwdown a entrepris de tester le fitness des athlètes en mêlant exercices de CrossFit plutôt classiques – le run, l’haltéro, le worm, …- et des mouvements plus inattendus (et, pour l’instant, peu répandus ou travaillés dans les boxs).

Je pense notamment aux heavy ropes et aux pistolets Decathlon). Le tout dans un cadre juste exceptionnel qui, à mon sens, est vraiment très bien exploité – avec notamment, une épreuve au lac chaque année et, pour cette nouvelle édition, un accent véritablement mis sur le côté festif (via des pool parties et autres soirées). Bref, le West Coast Throwdown a entrepris de faire évoluer son concept et il me tarde de découvrir ce que les organisateurs imagineront l’année prochaine ! Mais avant, place à quelques jours de vacances bien méritées !