Cette édition des West Coast a commencé par un gros bang ! Ce n’est pas le bruit d’un carambolage avec une R25 mais plutôt celui d’une banane qui explose dans une glacière. Une banane terroriste, quoi. Je n’ai pas vraiment compris ses revendications. Toujours est-il que, à l’instar de Morales dans la chanson, elle a fini éparpillée. Un constat aussi tragique que prendre conscience que la moitié des personnes arpentant les rues de Biarritz en septembre ont été sujettes à une fracture du col du fémur. Compte tenu de ce drame fruitier – parce que je ne peux rien vers pour le gang des Tamalou – l’épisode s’est soldé par un nettoyage de glacière inopiné dans un lavabo d’hôtel et un retard à l’allumage. Autant te dire que, lorsque les premiers heats du West Coast sont passés, nous étions en plein banana drama (rien à voir avec le groupe des années 80).

Heureusement, tout est bien qui finit bien et le barbu a fini par me larguer au pied du Belambra pendant qu’il allait sacrifier son temps et sa santé mentale à vider la bagnole de nos 12000 sacs et valises. Oui, ce ne sont pas des vacances, c’est une transhumance.

J’ai donc foncé vers la compétition plus rapidement qu’un berger allemand sur une balle de tennis – ou le mollet d’un enfant selon l’éducation qu’il a reçu (le chien, pas l’enfant. Quoique). Sauf que cette année, il y a une feinte. Ou plutôt une nouveauté. Il n’y a pas un mais deux floors. Le floor historique, à côté du fronton (aka le mur pour jouer à la pelote basque) et le second, localisé sur le city stade. Pic et pic et colégram,… Hop, direction le fronton – désigné comme le Frontera Stage (alors que le second a été nommé le City Stage).
Au programme de ce matin, l’invertébré le plus détesté des athlètes de CrossFit® : le worm. Mais putain, qui a eu l’idée de lester un polochon? Dénoncez-vous !

Et pour ne rien arranger, il fallait tenter d’étourdir l’animal au moyen de thrusters. Pire qu’une récolte d’épice dans Dune. Et quand on connaît la composition de l’épice, on n’a pas forcément envie d’en mettre dans son guacamole. Ce que je n’avais encore jamais vu, c’était le hold pendant qu’un des membres de la team fait ses 20 bar MU. Bref, tu n’as pas intérêt à mégoter sur le rythme, sous peine de causer un tassement de vertèbres à tes potos.


Tu savais qu’il existait un truc pire que l’assault bike? Non, il ne s’agit pas de l’assault bike exécuté un lendemain de cuite au crémant d’Alsace. Ca fait trop d’éléments inconnus lors d’une compétition. Surtout qu’on ne prend pas assez en considération le pouvoir d’absorption des chips. Naaaan, ce biclou satanique a été baptisé un Hell Bike. Avec le worm, c’est un des petits engins de torture fourni par Crossliftor. Pour l’avoir testé brièvement l’année dernière, je n’en ai pas un souvenir très ému.


J’ai juré éviter de le croiser autant que possible. Bah là, pas de bol, il fallait faire 80 cal à 2 (40 cal chacun) en guise de buy-in. Oui, oui, de buy-in. Parce que ce n’est pas fini. Ca serait trop facile sinon. Tu t’es cru chez Basic-Fit, ou quoi?

Il y avait aussi des HSPU combiné à du sandbag hold, du squat clean à la DB et surtout, du devil press. Ce WOD, appelé la Savane, est juste mensonger. D’abord, ça n’avait rien à voir avec le gâteau de Brossard. Ensuite, il aurait fallu l’appeler « Gloire à Satan » tellement il était en mode Hell/Devil/666/Sacrifions les enfants qui se perdent dans les Intermarché.
Ensuite, si tu n’avais pas bossé ton swim et ton run, que la peste ronge tes parties molles. Parce que si tu viens au West Coast sans te douter que tu vas aller faire un tour au lac, tu roules sur la jante, Ghislaine. Tous les ans, direction le lac salé, et pas histoire d’aller bouffer des cacahuètes en sirotant un Spritz, mais pour courir – pas mal – et nager – beaucoup (2000 m run – 250 m swim – 2000 m run – 250 m swim).

L’épisode induit de nombreuses interrogations existentielles chez les athlètes – nager avec ou sans chaussettes? mon testament est-il à jour? dois-je léguer quelque chose à David et Laura?
C’est aussi un régal de voir les gens aux alentours, qui regardent ces athlètes qui sortent parfois de l’eau aux forceps, et se demandent si ça ne serait pas un voyage scolaire de cinglés très très gaulés.
Il y a donc eu des éclaboussures, du bonnet de bain licorne, des crampes, des regrets de ne pas avoir piqué les brassards de natation de son petit cousin et des binouzes au bord de l’eau.

Demain, ça va être l’occasion de se prendre pour Lucky Luke, et déterminer qui est le/la meilleur.e tireur/se de l’Ouest – Coast, avec un WOD intégrant une épreuve de tir avec les nouveaux pistolets Decathlon.