Inutile de se jeter sur des petites pilules pour tenter de remédier au problème. Ni même si de providentiels suppléments en poudre (Diego nous en dirait tant…). Ne plus arriver à woder, ça arrive à tout le monde même aux meilleurs. Comment ça, ce titre est ambigüe? Je ne vois pas…
Bref, depuis mars 2020, notre vie est aussi chaotique de que celle de Britney en 2007. Je porte des shorts en hiver, je tente des coiffures hasardeuses, j’ai envie de défoncer mon enfoiré de voisin qui passe son 26 décembre à jouer de la perceuse, je tente des chorégraphies sur I’m a slave for you, enroulée dans un drap de bain Linvosges, la serviette toilette en guise de boa de fortune. Oui, ça me monte à la tête, oui, et alors? Tu me juges? Je te vois me juger? Tu veux un coup de parapluie?

Et au milieu de ce marasme sanitaire et esthétique (putain, arrêter de fermer les bars à sourcils, bordel !), nos boxs ferment, ouvrent, ferment, ouvrent partiellement, ferment, …Un peu comme quand ton petit cousin accro à ses crottes de nez jouait avec TON calendrier de l’avent Kinder. Lâche cette porte en carton, Brian !
Conclusion : non seulement ce petit con s’est enfilé tous les chocolats du 15 au 20 décembre, mais la motivation s’est barrée. Probablement à Dubai, avec tous les influenceurs de « Maman et Célèbre ». D’ailleurs, c’est quoi ce concept? Rendre l’épisiotomie glamour? Prendre au pied de la lettre le terme « BB crème »?
Donc, tu es à deux doigts de craquer pour le cerceau magique de Denis Brogniart, histoire d’avoir un alibi sportif et user tes fonds de culotte sur ton fauteuil Stressless. Du deux en un. Comme le shampoing que tu as refusé d’utiliser pendant le premier confinement sous couvert de cure de sébum (ouais, ouais, ouais).
On sait, on sait. Dans ma prime jeunesse, j’étais persuadée que ma Wii Balance Board me permettait de me faire une condition physique. Ah l’aveuglement de la post-puberté (et du marketing). Et quitte à te secouer les bras quand un étudiant en école de commerce en plein delirium tremens, achète un shaker et mets-toi aux cocktails. Ca te fera une occupation plus constructive pour tes proches (et fais donc quelques mocktails, histoire que Mémé ne finisse pas plus imbibée que le baba).
Reste qu’avant de basculer dans la pratique virtuelle du Twirling bâton, tu as un peu résisté. Tu as longuement culpabilisé sur ta grasse matinée tandis que tu tentais de comptabiliser le nombre de chardons à l’alcool nécessaires pour flirter avec l’ivresse, tu as pensé aux copains qui transpiraient sur leur carrelage pendant que tu profitais d’une promo sur les pizzas, tu as pleuré en mangeant des apéricubes pendant que tu pensais à ce que tu allais perdre sur le bench, …. Et petit à petit, la culpabilité a diminué. Tu as bientôt assumé tes grasses matinées, tes petits déj devant Toonami et tu as adopté la théorie du « bah, foutu pour foutu! »
C’est vrai que c’est la saison de la bûche. Pourquoi pas la coupler avec une petite bouée? Sans déconner? Je l’ai fait lors du premier confinement : me farcir la tronche de pain fait maison, boire des petites IPA accompagnées de biscuits artisanaux (eh, pensons aux commerces locaux, bordel), abandonner progressivement les WODs pour le yoga, puis la mobilité, puis le canapé. Au-delà de la question du chiffre sur la balance (sur laquelle il ne faut plus monter, parait-il. Mais mon médecin n’a pas eu le mémo) je me sentais comme un loukoum à la gnole. Et clairement, si ton moral est envoyé par le fond, que ton corps est composé à 77 % de mousson de canard, que tu ne vois plus tes potes, que ta box est fermée, … comment tu fais pour ne pas tenter d’étrangler Brian avec les élastiques de ton masque?

L’idée? Garder des habitudes. Même s’il fait froid. Même s’il ne fait pas jour. Même si tu as des cacas dans les yeux. Même si tu as passé une salle journée devant l’ordi (ou Incroyables transformations) Car en supprimer une, le fait d’aller woder à la box, peut foutre en l’air une organisation méticuleuse (et potentiellement psychanalysable). C’est un Fashion No No, comme dirait la dame. Arrête de woder quand le cœur t’en dit (parce que certaines semaines, ça revient à JAMAIS). Fixe toi un horaire, si possible toujours le même et un programme. Si tu suis une programmation ou les cours de ta box, c’est l’idéal. Simplement parce que tu sais que tu n’es pas le/a seul/e à en chier et que toute ta communauté (ou du moins, celle qui n’a pas basculé dans les Ferrero Rochers) va tenter le même WOD que toi. L’occasion d’échanger vos impressions (« yen a marre de ces foutus burpees » reste une entrée en matière universelle) et de rendre des comptes, en quelques sortes, aux autres. Les cours en Zoom sont également un excellent moyen de se recréer des habitudes mais aussi de voir les copains de la box, d’obtenir les conseils du coach…

Et si votre box n’en propose pas, pourquoi ne pas se programmer des WODs Zoom entre amis, histoire de se motiver? C’est bête à dire mais l’essentiel est de ne pas perdre le contact, ne pas s’isoler dans sa tour d’argent et de Nocciolata, … C’est bien la communauté et l’émulation qui nous permet de nous dépasser en temps normal. Pourquoi ça serait différent pendant le COVID? Certes, ici, pas question de tenter de se faire péter la rate ou d’enchaîner le kipping butterfly sur le lustre en cristal de belle-maman mais l’idée est bien d’avoir une sorte de « comité de soutien » pour continuer à bouger et rester en bonne santé malgré tout.