Blablabla, Débuter

La santé n’est pas essentielle…

Le 20 janvier, ce n’est pas la date à laquelle mon cul soupirera d’aise (pas littéralement) parce que j’aurais enfin arrêté de bouffer de la galette à la frangipane. Parce que, la frangipane, je n’aime pas ça (ça vous fait une belle jambe, hein?). Non, cette échéance, dans près de deux mois, c’est la date à laquelle, normalement, si tout va bien et que ce n’est pas le bordel en réa, les salles de sport pourront surement réouvrir. On suppose, on pense, on espère. Jusque là, rien de nouveau. Du moins si vous n’avez pas cramé votre télé ultra HD, suite à une dépression causée par l’abus de mauvaises nouvelles. Avouez que fixer un aquarium ou le hublot d’un sèche linge, c’est plus relaxant que les infos ad nauseam de BFM et compagnie.

Bref, 2020 est une bonne vieille année de merde. Si bien que je m’attends presque à chaque instant à voir David Guetta sonner chez moi, chevauchant un T-rex, pour venir jouer du bontempi pendant 24 heures, pendant que Valérie Damidot repeint mon salon en résine décorative taupe et lavande. Une certaine vision de l’Enfer – me procurant des bouffées d’angoisse comparables à la fréquentation d’un magasin Gifi un samedi aprem. Chacun ses angoisses, hein. Ca change mon ancienne phobie des escalators, non?

Fin de la parenthèse psychiatrie (quoi que…). Je ne vous apprend strictement rien : tandis que les commerces « non-essentiels » (terme fort « sympathique » d’ailleurs) peuvent réouvrir dès le 28 novembre, les restaurants et les salles de sport devront attendre jusqu’au 20 janvier, si tout va bien. Or, je ne comprends pas cette décision. A vrai dire, on ne me demande pas de la comprendre. Je n’ai pas mon mot à dire. Comme pas grand monde, d’ailleurs. Reste que cette décision, c’est un peu comme l’invention des Crocs, ça reste un mystère.

Au-delà de tout débat politique virant à la discussion de comptoir (discussion imaginaire avec nos amis imaginaires, dans un bar imaginaire, compte tenu de la situation actuelle), ce sont certains faits qui m’interpellent.

D’abord, depuis plusieurs années, on nous bassine avec le credo « manger, bouger ». D’accord, très bien, merci Martine. Sauf que la philosophie en question semble avoir été jetée avec le bébé et l’eau du bain pendant cette foutue pandémie. Bouger? Dans un rayon d’1 kilomètre, pendant 1 heure? Ca peut éventuellement fonctionner si tu as ascendant gallinacé et que tu as l’habitude de tourner sur toi-même en faisant des petites crottes. Comme je ne ponds pas d’œufs, même après avoir mangé du quinoa complet, le rayon d’1 km en plein centre-ville, ça ne me fait pas rêver.

Et quand tu as l’habitude de woder 5 fois par semaine, la micro promenade digestive flirte rapidement avec la frustration. Mais peut-être dois-je compter le nettoyage des plinthes de mon appart et la réorganisation de mes pots d’épices comme une activité physique, non? Moralité, j’ai plutôt l’impression d’être une bestiole en cage qu’un être humain qui est fait pour le mouvement. Certes, on pourra bientôt sortir dans un rayon de 20 kilomètres et pendant 3 heures. Mais ça n’enlève pas ces nombreux jours en mode Prison Break, enfermés avec une heure de promenade quotidienne (Dieu merci, mon WC n’est pas à côté de ma tête de lit).

Ajoutons que cette histoire des 20 kilomètres, c’est cool quand il fait beau et/ou que tu aimes courir ou faire du vélo. Vivant en Normandie, et sachant que nous sommes bientôt au mois de décembre, ce n’est pas tout à fait comme si j’avais élu résidence à Oahu et que je pouvais noyer mon chagrin dans la pratique du longboard. Bon, je ne vais pas faire ma chieuse, l’agrandissement de mon enclos, c’est un mieux.

Mais pourquoi nos salles restent-elles fermées? Bien sûr, il y a des sports qui sont difficiles à concilier avec la COVID. Je pense notamment aux sports de contact. Mais j’ai l’impression que les personnes en charge du dossier n’ont même pas essayé d’y réfléchir, au cas par cas.

Dans ma box – et je suis certaine que c’était le cas ailleurs-, lorsque nous pouvions encore woder en extérieur, le masque était obligatoire pour se déplacer. Nous avions tous du gel hydroalcoolique à disposition, du désinfectant pour notre matériel, notre propre chiffon et notre espace de travail, clairement délimité, dans le respect des protocoles sanitaires. Bien sûr, ce n’était pas l’idéal mais nous pouvions encore bouger.

Désormais, nous sommes plus ou moins cantonnés à nos intérieurs. Heureusement, nos coachs ne lâchent rien et nous aident à bouger via des sessions zoom. Leur imagination est mise à rude épreuve : ils arrivent à nous faire transpirer comme des poneys sans autre poids que la vieille kettlebell que nous avons pu acheter chez Decat’ en 2013. Dans mon cas, je suis chanceuse. J’ai du matériel. Bien plus que la plupart des copains. Mais eux, doivent composer avec ce qu’ils ont sous la main et ce qui reste encore sur les sites de vente de matos. Personne ne s’avoue vaincu. Les bouteilles de flotte se transforment en dumbbells, et on saute comme des petits pingouins sous acide pour ne pas flinguer le lustre en cristal avec une corde à sauter.

Or, pendant le premier confinement, 57% des français ont pris du poids. Pourquoi? Non seulement, il était beaucoup plus difficile de bouger et de trouver la motivation, mais la situation aussi a augmenté la consommation de chocolat (23%) et d’apéritifs (42%). La faute du stress… Or, les personnes qui présentent des facteurs à risque face au coronavirus sont :

  • Les personnes de plus de 65 ans
  • Les personnes atteintes d’une maladie chronique ou fragilisant leur système immunitaire (notamment antécédents cardiovasculaires, diabète et obésité, pathologies chroniques respiratoires, cancers, insuffisance rénale, cirrhose, splénectomie, drépanocytose…)
  • Les femmes enceintes au 3ème trimestre de grossesse.

A quel moment a-t-il été décidé que bouger faisait partie du problème plutôt que de la solution? A quel moment a-t-on jugé que l’ouverture des fast foods et la fermeture des salles de sport faisait sens à une époque où la sédentarité et la malbouffe tuent, et encore plus dans ce contexte de pandémie? A quel moment notre santé physique et mentale est devenue secondaire? A quel moment a-t-on jugé que nous étions suffisamment responsables pour fumer mais pas pour continuer à bouger en respectant les protocoles sanitaires? J’ai le sentiment qu’on tente in fine de saboter notre santé mais aussi qu’on oublie que derrière les entreprises, il y a des personnes, qui sacrifient leur temps, leur énergie et leurs moyens.

Or, quoi de plus important que la santé, de manière générale, et particulièrement en temps de pandémie? Malheureusement, c’est assez caractéristique de notre époque : bien souvent on préfère traiter les conséquences, plutôt que la cause. On opte pour des médicaments plutôt que de se faire l’avocat d’une bonne hygiène de vie. Bien sûr, ce n’est pas le cas de toutes les pathologies mais certaines sont évitables. Contrairement à ce que l’époque nous laisse à penser, la sédentarité n’est pas normale. La normalité, c’est bouger, et ce à n’importe quel âge.

Quoi qu’il en soit, je souhaite beaucoup de courage à tous les lions en cage, tous les acteurs du secteur, tous les coachs, tous les adhérents, tous les entrepreneurs, … Merci d’être là, merci de vous battre.

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