Encore tout à mon poker face, très très relatif, expérimenté lors de la soirée de la veille (avec le gérant du resto qui me pique mes béquilles et ânonne d’une voix nasillarde « ouh les mojitos, c’est bon les mojitos »), je me suis désincarcérée de mon siège de douche pour assister au dernier jour du West Coast Throwdown. Bonne nouvelle, non seulement le Perrier citron ne m’a pas filé la gueule de bois mais le soleil brille, brille, brille. Un vrai soleil, pas la tête d’un enfant dans un rond jaune et éclairant exclusivement des bestioles bizarres qui exploitent sexuellement leurs appareils ménagers. Bah quoi, tu ne connais pas les Télétubbies?? Je suis d’avis de créer le « Front de Libération de Nono l’aspirateur », il a vécu des trucs que personne n’a connu, pas même ceux qui ont marché sur un Lego pieds nus.

Bref, au-delà de cette prise de conscience télévisuelle, la journée a commencé sous les meilleurs auspices météorologiques. Finalement, j’ai eu raison de sacrifier un enfant, trouvé au relai Intermarché du coin, plutôt que ma tripotée de chats errants. Les flammes de l’enfer semblent préférer le sang des pré-pubères. Pas comme le COVID.

Une interview plus tard (je te tiens au jus, Martine, pas de panique), j’ai roulé jusqu’à l’arène, histoire d’assister aux quarts de finale. Des quarts de finale à base de box jumps over. En bois. Oui, en bois d’arbre, ma bonne dame. Quand j’ai vu tous ces inconscients qui sautaient comme des cabris au dessus de cette saloperie de machin de peau de zob de chèvre, j’ai failli hurler « Patrick freine, freine, freine ». C’est ce que fait ma belle-mère en voiture avec son mari. Souvent ça impressionne tout le monde. Enfin, sauf Patrick. Parce que Patrick a probablement une audition sélective. Ou des acouphènes. Toutefois, j’ai pensé que tout le monde n’était pas dans le même état psychologique qu’un enfant soudainement privé de Kinder Buenos, tout ça à cause d’une malléole transformée en chapelure. Assume tes failles, meuf. Tout ça pour dire que j’ai pleuré intérieurement en voyant toute cette témérité bondissante, couplée à des pulls-ups, chest to bar, muscle ups et des clean and jerk. Un combo certainement bien plus savoureux qu’une pizza hawaïenne.

Les demies finales ont vu le retour des rings. Des muscle et des bar (les deux, mon capitaine), pas des onions, hein. Et pas que pour les single ladies, mais bien pour les masters, les scaled et les Rx. Le tout saupoudré de D-Ball ground to over shoulders et des Fat Bar Overhead Lunges. Avant d’assister à une finale pour laquelle il était difficile de faire plus CrossFit® puisqu’il s’agissait d’enchaîner les bières trois benchmarks : Isabel (30 snatchs), Diane (21-15-9 Deadlifts/HSPU) et Randy (75 Snatchs). Les trois partenaires devaient s’organiser pour choisir le poison : chacun son benchmark ! Et cerise sur le poke bowl, l’event était en mode freeze. Non pas que l’orga jetait des Mister Freeze (le glaçon friandise !) aux compétiteurs pour qu’ils finissent plus vite, mais le premier trinôme qui finissait l’event arrêtait tous les autres là où ils étaient.

Un peu comme la Reine d’Angleterre qui, lorsqu’elle a fini de manger, oblige ses convives à faire de même. Je le sais, je l’ai lu dans Gala. Donc l’idée était de se secouer le coco, comme dirait notre grande prêtresse de la mode (mais pas de l’orthophonie), Cristina. Et les athlètes avaient bien reçu le message. Ils étaient tous en mode sulfateuse et c’était la fiesta des muscles snatchs, enchaînés plus vite qu’une poignée de Maltesers devant un Marvel. La bagarre était belle, les hurlements du public et des coéquipiers sponsorisés par Strepsil et l’émulation vraiment enthousiasmante à voir. Jusqu’au bout, les athlètes n’ont rien lâché, prouvant, s’il fallait encore le faire, qu’ils n’étaient pas venu là pour faire des bracelets brésiliens. Allez, on se voit l’année prochaine?

Un grand merci à toute la team Natural Spirit CrossFit pour son accueil et bravo à tous les bénévoles, athlètes et partenaires qui se sont démenés pour faire vivre cette belle compétition, malgré des conditions climatiques et sanitaires peu faciles. Gros bisous à tous les copains, les anciens comme les nouveaux et encore merci! Et mes remerciements renouvelés à Damien Colmet, aka l’homme au poncho, qui a eu l’extrême gentillesse de m’envoyer une sélection de ses clichés tous les soirs de la compétition.
