Comme le chantait si harmonieusement une philosophe américaine au chalala qui ne doit rien aux backsquats « Tonight we gon’ be it on the floor » suivi d’un non moins poétique « La la la la la, la la… » Bref, tandis que l’autre feignasse se frise à n’être sur le floor que le soir – et elle s’en vante, la Jézabel – le barbu et Robocop étaient de retour sur le floor du West Coast Throwdown.

J’avoue que j’ai eu du mal à décoller les cacas de mes yeux et mes fesses du chalet. Au dehors, un petit crachin que n’aurait pas renié n’importe quel normand flinguait les lissages les plus appliqués, même ceux effectués à grand renfort de Steampod. Dieu merci, j’avais juste frictionné mes glandes sébacées sans les soumettre à une chaleur inopinée. Bref, la mèche au vent, j’ai clopiné jusqu’à la Barbu mobile, puis jusqu’à l’épicentre, the place to be du week-end, le Belambra Les Estagnots. Un tour d’honneur en déambulateur et une tresse qui avait franchement plus de gueule que n’importe quelle coiffure d’une émission de Cristina Cordula plus tard, Mémère arrivait dans l’arène, prête à assommer à coups de béquilles, n’importe quel mécréant osant les no-reps. J’espérais secrètement que cela soit un de nos voisins de bungalow, qui réveillent leurs compagnons de chambrée en hurlant « Au Macumba ». Triste monde tragique, n’est pas Jean-Pierre Mader qui veut.



Encore ambiancés de nos matinées au Macumba, nous étions prêts à admirer les exploits des athlètes sur un WOD bestial – non pas un concours de mangeurs de hot dog (quoi que, avec la version falafels à disposition dans les food trucks, on risquerait d’avoir des amateurs) mais bien avec un WOD alliant bear complex, HSPU et bar facing burpees. Tout ça, à trois. Trois à sauter au-dessus d’une barre, ça, ça mérite bien plus de compétences que de s’appliquer du vernis à ongles sans en foutre la moitié partout SAUF sur tes ongles. Quant au bear complex, malgré tout mon amour pour l’exercice, j’avoue que ça doit te mettre les cuissots dans le même état de tension que n’importe quelle gaine appartenant à une des Kardashian.

Ca jouait des coudes, tant sur le floor pour terminer le WOD en premier que en bout de ligne pour encourager les copains. Or, pour se faire entendre avec un masque, ça nécessite une capacité pulmonaire dont aucun chirurgien plastique ne peut s’attribuer les mérites. L’espace d’un instant, je criais aussi âprement qu’une candidate de téléréalité confrontée à un Bescherelle.

Tandis qu’une bruine testait les capacités déperlantes des vêtements techniques, j’entamais mon tour du monde gastronomique à coups de food trucks. Certainement la seule façon viable de bouger en ces temps de COVID. Le surplus de bagages étant facturé sur ton boule. Un mauvais point, sachant que le WOD 5 testait ta gym, ton cardio et ton haltéro. Difficile de faire plus complet. Une sorte de galette œuf-jambon-fromage, mais version « barre de fer », puisque le premier athlète devait faire 20 ring MU, le second 30/24 cal row et 30 burpees over row et le dernier un 1RM Snatch.

Tu avais intérêt d’avoir une team de Power Rangers. Malheureusement, le fantôme d’Alain Gillot-Pétré s’est invité sur l’event dans l’après-midi. Aucun éphéméride n’a été maltraité. Toutefois, ca drachait sévère. Tempête, pluie, n’importe quelle personne présente à l’extérieur se métamorphosait à l’été de Spontex-gratte éponge en moins de temps qu’il ne fallait pour dire « Paic Citron ». Moralité, le dernier WOD a été annulé et plus ou moins remplacé par un détour à la buvette. Heureusement, rassurons les Mormons dans la salle, j’ai conservé mes bonnes manières d’enfant élevée dans la lumière de la foi et je n’ai pas fini, ivre, à sautiller autour du worm en culotte, tentant vainement d’imiter une chorégraphie de Lady Gaga. L’honneur est sauf…jusqu’à demain, du moins.



Crédits photos : Damien Colmet et AMRAP Pictures.