Qu’est-ce qui est bordeaux et bleu ciel, parfois un peu noir, qui sautille dans le sable et qui fait « splosh splosh »?
Tu as 8 secondes 47 pour répondre. Oui, ni plus, ni moins. Pourquoi ce temps arbitraire? Parce que je m’apprête à conquérir la Corée du Nord et que je m’habitue à prendre des discussions incohérentes, histoire que ça ne dépayse personne dans un premier temps. Ensuite, je zigouillerai tous les gens qui disent des trucs comme « au jour d’aujourd’hui » et « comme même ». Bernard Pivot power.
Bon, tu as la réponse à ma question?
Attention…verdict : ce qui est bordeaux et bleu ciel, parfois un peu noir, qui sautille dans le sable et qui fait « splosh splosh », c’est moi, en béquilles, dans les allées du West Coast Throwdown. Bah oui, je change de couleur en fonction de mon choix de mettre mon imper ou de le laisser sécher à l’arrière du stand Wodabox. Parce que ce n’est pas parce que j’habite en Normandie que mon corps est composé à 97% de toile cirée (sur une compétition, il est certes constitué de 3% de FitAid, mais la constitution physique digne d’un personnage à assembler d’une collection « Il était une fois la vie » s’arrête là).
Donc après avoir copieusement insulté le GPS, visité Bordeaux sur un malentendu, tenté de nous faire décapiter par une éolienne en kit sur une aire d’autoroute et découvert que certaines personnes accrochent leurs décos de Noël dès fin septembre, nous voilà partis pour le premier jour du West Coast Throwdown.

La journée – et peut-être même le week-end – sont sur la thématique « sable ». Non, le vrai sable. Pas une couleur toute pourrie de peinture sans solvant chez 4 murs. Le sable qui rentre sous ta porte, se colle entre tes orteils et crisse entre tes molaires quand tu as le malheur de faire tomber ta boîte de Chamonix sur la plage. Après avoir roupillé avant la bande son du Retour de la Momie (mais sans Tom Cruise, cette version est vraiment trop discutable), le vent qui s’engouffre dans les dunes et flingue le brushing de Mitch Buchanon, c’était aux athlètes d’affronter la perspective d’un gommage gratos à travers un wod run et swim au lac d’Hossegor.

Dit comme ça, tu imagines les palmiers, les pina colada avec des mini-parasols, des gens qui bondissent au ralenti sur une musique rythmée. Le cadre est certes enchanteur. Sauf que, en ce 26 septembre 2020 – et ce malgré un sacrifice d’une portée de chatons roux à la déesse Evelyne Dhéliat, it’s raining men, comme diraient les Weather Girls (ou Geri Halliwell, pour celles et ceux qui sont encore bloqués dans leur partie de Téléphone Secret).

On se pelle un peu le jonc, les fesses et le reste et j’ai une compassion toute particulière pour les athlètes qui doivent jouer les égéries d’un jour pour Décathlon et autres Speedo, alors que le temps serait plutôt propice à une pot au feu concocté par Mamie Colette et une cuite aux Mon Chéri. Trois par trois (neuf, merci Madame His – ma prof de CE1), les athlètes s’élançaient à l’assaut d’un des nos exercices favoris : le run. Un moment propice à la découverte de la faune et la flore locales, des questionnements kantiens et de la fiabilité de nos choix de chaussures (voire de slip de bain dans le cas de rapprochement physique trop appuyé entre cet élément textile et notre canyon à chocolat). Après un tour (mais un grand…) du lac en courant, un petit tour à l’eau, pour ceux qui avaient besoin de se rafraîchir éventuellement les esprits, les fesses, les neurones, ….Au choix.


Ensuite, une transhumance s’est amorcée vers le Belhambra – lieu principal de la compétition – pour un second WOD en début d’après-midi. Avec un AMRAP de 23 minutes, comprenant 4 rope climbs, 8 DBALL OTB, 18 m de handstand walk et un max de calories au rameur en guise de fil rouge, ce n’était pas le jour à abuser des falafels des food trucks.
D’ailleurs, nombreux ont été les athlètes à se prémunir contre ce WOD long avec un petit roupillon entre deux passages. Des passages qui pouvaient s’avérer franchement nuageux, voire ponctués de grêle. Malgré quelques éclaircies, les athlètes n’ont pas été épargnés par les éléments, ce qui a rendu leurs performances encore louable. D’autant qu’il semblerait que les D-Balls, à passer par-dessus un lien tendu, afin d’être à la bonne hauteur, semble avoir paru plus lourds à certains que l’humour de Tonton Roger lors du barbecue du 15 août. Bref, un bon WOD qui tabasse…et qui donne bien envie de le tester une fois que mes années dans la piraterie seront achevées.




Sur ces bonnes paroles, je laisse mon imperméable sécher…et te dit à demain pour de nouvelles aventures….
Un grand merci à Damien Colmet d’avoir partagé certaines de ses photos !