Blablabla, Débuter

Stupeur et déconfinement

Salut mes petits pangolins ! Vous êtes à fond la forme? Non, je ne vous demande pas si vous avez dévalisé Decath’ de parkas Quechua, je vous demande – en mode innovation technique à petits prix – si votre petit corps est aussi souple et leste que celui d’un panda âgé de 8 mois. Au plus profond de mon chakra racine, j’ai vraiment canalisé mon bébé panda intérieur : je dors et j’ai l’impression d’avoir un gros cul. La faute à deux mois de confinement (ou plutôt confit-nement). J’ai eu beau faire germer des graines de radis, pétrir mon pain, épuiser toutes les recettes de salades composées de marmiton, la période m’a moyennement réussi. Oui, je suis devenue la sœur cachée de Gwyneth Paltrow – sans les expériences de mort imminente avec des champis hallucinogènes ou le goût pour les introductions d’objets contondants hasardeux dans ton abricot…On n’est pas à LA, meuf. Tu ne peux pas jouer les œufs Kinder en toute décontraction.

Bref, au-delà du fait que cette femme s’ennuie manifestement depuis que Tony Stark est mort (merde, spoiler) et qu’elle a décidé de faire n’importe nawak avec son corps, plutôt que de renouveler son abonnement à Femme Actuelle (on la comprend un peu, la distribution du courrier, ça n’était pas trop ça pendant le confinement), j’ai à moitié sombré dans le survivalisme. Tant et si bien que j’ai failli zigouiller mon voisin du dessus, qui, malgré ses 8 ans, avait du choper un sponsoring chez Asics et tentait de s’entraîner à devenir Usain Bolt toute la journée durant, à coups de sprints perpétuels dans l’appart. Contre toute attente, cet enfant devait avoir troqué son pot de whey contre une bonne vieille cocaïne. Ou alors il consomme trop de sucre. Ce qui revient plus au moins au même.

Le survivalisme a, là encore, mal vécu les errances postales et je n’ai même pas pu investir dans une hâche tactique. Et comme je nourris une affection presque maternelle envers mes couteaux japonais, je ne voulais pas risquer de les briser sur les os d’un mouflet nourri aux graisses hydrogénées.
Contrainte et forcée d’oublier le versant « armes à feu et congélateurs » du survivalisme, j’ai stérilisé des bocaux pour fabriquer du ketchup. On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. Et avec de la viande, c’est toujours utile.
Reste que je n’ai pas totalement achevé ma transformation en enfant illégitime de Ravi Shankar et Maïté de la Cuisine des Mousquetaires. J’ai aussi tenté de conserver une VO2 max pas trop dégueulasse, même si ma montre connectée affirme l’inverse. Le soulèvement des machines est en cours. J’ai viré le grille-pain. Un de moins qui va tenter de me zigouiller à coups de cordon électrique pendant mon sommeil.

Tandis que je tentais de déjouer un complot électroménager international, j’ai aussi pris le temps de m’entraîner. Un entraînement qui ressemblait un peu à un épisode des Anges à Roquefort-la-Bédoule : on ne comprend pas tout, c’est parfois douloureux et incohérent et on finit avec le slip noyé. J’ai même découvert que woder sur du parquet avait deux conséquences : causer des cloques sur les orteils et générer des prouts lorsque la peau de ton dos fait ventouse sur les lattes. Bref, une vraie poésie baudelairienne.

Sauf que l’entraînement entre la tireuse à bières et le canap, ça motive tout de suite moins. Allongée par terre, j’ai plutôt eu l’impression de cuver au Balto et pas d’avoir rencontré la projection mentale de Dave Castro. Bah oui, confinée en appart, ce n’est pas tout à fait le StubHub Center à Carson (pardon pour la référence old school, je suis restée sur mes premières amours, quand les Games se déroulaient sous le soleil californien). Clairement, je n’étais pas à plaindre, ce n’est pas le matos qui manquait. C’était juste la solidité de la structure inhérente à toute construction plus ou moins vieille d’une centaine d’années. Et puis le pegboard en guise de tête de lit, ce n’est pas très Elle Déco.

Il a fallu tenter de kiffer les push-ups, sit-ups et autres down ups – bah oui, les burpees faisaient trembler le vaisselier et les DU risquaient de flinguer les luminaires. Autant oublier l’expédition punitive chez le géant suédois, qui, de toute façon, avait fermé la fabrique à boulettes. Mais n’empêchait pas de tester les entraînements en kit, un peu de thrusters par ici, un peu de rameur par là, le tout saupoudré de chien tête en bas (parce que j’ai pas mal bossé ma mobilité ainsi que mes postures de yoga). Sauf les trucs en sanskrit, ça sollicite moyennement le cardio. Autant dire que la reprise s’annonçait plus casse-gueule que des talons de 12.

Donc j’étais prête. J’avais fait du tri dans ma trousse et mon cartable Tann’s, j’avais choisi mes habits (bah oui, woder en pyjama, c’est socialement discutable). Ce matin, j’ai enlevé soigneusement les petits cacas dans mes yeux, brossé mes quenottes avec ma brosse à dents Petit Poney, et tout et tout. Je te passe les détails. C’est un blog sur le CrossFit®, pas un site intitulé « Sois un chou et lave tes troutrous ».

Arrivée à la porte de la box, j’enlève mes chaussures et je les mets sous le sapin (ah non?) Je m’allonge sous le distributeur de gel hydroalcoolique avant de découvrir le tableau. Ivre, je crois lire « Death by burpees », mais je m’en fous parce que j’ai juste envie de manger des cacahuètes, les partenaires essentiels d’un moment d’ivresse. En plus de temps qu’il ne faut pour dire « Stella Artois », me voici le nez contre le croix qui marque ma place au sol. Putain, ça monte, ça descend. C’est quoi, ce bordel? La Tour de la Terreur? Le warm-up continue de tanguer. J’ai forcé sur la gnole, ou quoi? Ah non, ce sont des hollow rocks. Je n’aimais pas trop ça avant le confinement, et je reste fidèle à moi-même sur ce coup-là.

La suite? Un EMOM avec 30 DU par minute. D’habitude, la prog est plutôt sur 50 mais comme c’est la reprise, le coach évite de nous tuer immédiatement. Là, tu le sens, le moment de doute? Ces enflûres de DU se sont-ils fait la malle pendant les 55 jours? Jamais on n’a fait animal plus infidèle (et il se rebelle le machin, à claquer le baigneur de tout le monde). Je saute comme un petit pois mais mes épaules sont manifestement constituées à 77% de papier bulle et carton. Quant aux mollets, c’est du tartare couteau – sans les câpres.

Arrivée au metcon, on enlève le plafond et on passe à l’extérieur. Heureusement, car rapidement, une odeur de viande avariée s’échappe de mon corps. Non, je n’ai pas de problème de contrôle de mes fonctions vitales. C’est juste que je suis plus ou moins au bout de ma vie. 4 tours de 50 cal row – 40 sit ups – 30 lunges, l’encéphalogramme est plat. Et même quand le metcon est réduit à 3 tours, je finis par terre, dans une interprétation oscarisable de « Swiffer Wet Jet ». Avec le confinement, l’ego reste à la porte, mais carrément à la porte de mon appart ! Et finalement, ce n’est peut-être pas plus mal. Et pour vous, comment s’est passée la reprise?

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