Quand on me parlait du Berry, je pensais plutôt à Richard qu’aux Castelroussins – oui, c’est comme ça qu’on appelle les habitants de Châteauroux. Bref, en dehors d’une dénomination qui évoque davantage des trébuchets qu’une charmante cité, je ne savais clairement pas où situer l’endroit sur une carte. J’envisageais la localisation « vaguement au milieu » de l’Hexagone, avec un degré d’abstraction que n’aurait pas renié un peintre allemand vaguement dépressif vers 1913. Bref, la version géographique du « je vous livre entre 8h et 18h » de Colissimo.
Aussi, quand Louis, de CrossFit® Chtx m’a contactée pour m’inviter à la toute première édition de son Throwdown, je me suis dis que :
1. ça serait forcément moins loin que d’aller en Tchécoslovaquie en charrette tirée par des poneys shetland.
2. c’était une super opportunité de découvrir la communauté CrossFit® berrichonne.
3. que la compétition avait l’air franchement cool (oui, quand on m’annonce des épreuves de paddle, j’ai l’impression que mes cheveux vont automatiquement devenir super-wavy, que les robes en crochets ressembleront à autre chose qu’à un vieux napperon mité sur moi et qu’il fera automatiquement 27°C).

Donc à part une imagination abondante concernant mes alternatives de locomotion et une tendance à avoir une conception variable de la mode – et de la météo – à proximité d’un plan d’eau, j’étais prête à lancer le GPS.
Alors le 6 septembre, le barbu a sorti la R25 tunée du garage et direction Châteauroux. Enfin, direction…c’est vite dit. Parce que clairement, je pense que le GPS a été piraté par la belle-sœur de Nadine Morano. Moralité, il nous a fait faire 57 fois le tour de la région parisienne – y compris 2 aller-retour devant le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines – alors qu’on devait juste contourner le coin d’une bonne centaine de kilomètres. Donc, nous avons failli être sur place pour tartiner les canapés pour le French Throwdown avec 9 mois d’avance. Dieu merci, le mousson de canard transgénique ne se périme pas.
Bref après 4 arrêts pipi et un PEL grillé en achats d’Evian 1L sur les aires d’autoroutes – et une perte de lucidité temporaire à partir de Poissy – , nous voilà arrivés à Châteauroux, qui n’est finalement pas si loin de Tours, donc des châteaux de la Loire. Voilà pour la minute histoire-géo en CE1.

Et pendant que ce connard de GPS tente de nous faire « faire demi-tour dès que possible », on suit l’odeur de la saucisse grillée, le soir au fond des bois et, merci Charal, nous arrivons sur les lieux de la compétition. Bon, il fait nuit et mes articulations sont en papier crépon mais nous sommes là. Bref, c’est dans ces moments-là que tu te demandes où est encore passée la coiffeuse de Kate Middleton ! (théorie : elle est avec Kate Middleton). Et comme Franck Provost était fermé, je suis allée œuvrer à quelques salutations nocturnes avec un brushing discutable.

Et là, comme dirait le stoïcien Stéphane Plaza, on remarque tout de suite l’espace. On arrive directement dans une zone extérieure, couverte de gazon synthétique, de plantes vertes et des palettes. Mais c’est joli, hein. Pas comme tu essayes de faire une table basse avec une palette chourrée chez Netto avec un tuto pinterest et que, finalement, on a l’impression que Surfrider Foundation n’est pas passé faire une mission clean-up sur ton tapis berbère.
Donc, ça donne envie de faire du sled – ou la sieste – selon les versions, tandis que de grandes lettres « CHTX » se dressent au centre de la pelouse – pouvant éventuellement servir à transformer un essai ou à gagner quelques followers sur insta.

Mais il fait nuit, je n’ai pas ma lampe frontale Décat’ et il faut trouver Louis pour lui dire qu’on n’a pas sombré dans un alcoolisme à base d’antigel après Gif-sur-Yvette. Après un petit coup de fil, on le retrouve tandis qu’il tente une session cardio à base de derniers préparatifs. On visite l’espace exposants et on découvre la zone de WOD avec un graaaand rig ! Et pendant qu’il finit vaillamment de travailler sa VO2 max, nous faisons déjà connaissance avec les bénévoles autour d’un petit réhydratant houblonné. L’ambiance est déjà beaucoup plus cool que ma boum de 5e au collège Pasteur (et pourtant, ils ne diffusent pas de titres des Spice Girls).

Après une courte mais réparatrice nuit de sommeil (coucou Benoît !!!!), nous voilà partis pour deux jours de compétition. Enfin, partis, c’est vite dit. Toujours moins partis que les athlètes, hein. Parce que nous, on s’est juste vautrés dans le gluten avec des pains au chocolat, donc la compétition, c’est plus sage de la regarder (et je ne vomis qu’en petit comité). Même si, clairement, dès les premiers WODs, ça donne envie d’être de la fête l’année prochaine, mais du côté des barres plutôt que du bar.

Parce que le principe est plutôt cool : 80 équipes de 3 athlètes (2 hommes, 1 femme) ramènent leur fraise pour la compétition et les 2 premiers WODs servent à évaluer dans quelle catégorie chaque équipe va continuer l’événement.
Donc, si on récapitule, tout le monde wode ensemble (enfin, pas ensemble ensemble, il y a plusieurs heats) sur deux épreuves. A l’issu de ces deux wods, 20 teams continuent en Elite, 20 en Rx et 30 en inter. Donc si tu veux jouer à ton meilleur niveau, tu as intérêt à avoir fait ta petite cure de spiruline/vitamine D/Oméga 3/chouquettes la semaine précédente.
C’est aussi l’occasion de WODer avec des athlètes français qui envoient du pâté (et pas simplement du mousson de canard) comme Romain Fellonneau, Jessica Vetter, Guillaume Magnouat, Tatiana Membré, Jocelyn Chaney, …et je ne cite pas tout le monde sinon ça risque d’être très long !



Mais en bref, il y avait du très beau spectacle.
Ce qui était intéressant, c’était également de voir des WODs teams…faits pour des teams. Pas des trucs de Télétubbies. Il y avait pas mal de mouvements synchronisés (sauf la natation, mais on y reviendra plus tard). Et c’est aussi là que ça a fait la différence entre les équipes qui savent communiquer et/ou s’entraînent ensemble et celles qui sont un peu en mode « premier date Tinder ». Donc autant avoir constitué son équipe autrement qu’un soir de jurançon et de raclette (mais surtout de jurançon, histoire d’éviter les mauvaises surprises). Mais, même après 76 ans de sniffage de magnésie en commun, ça n’était pas gagné pour autant car l’organisation du Throwdown avait imaginé quelques petits trucs pour déstabiliser les athlètes. Je pense notamment au WOD paddle/swim/run du dimanche matin. Alors, non seulement, tu devais décoller prématurément les cacas de tes yeux pour te mouler le boule dans ton Speedo mais la répartition entre paddle, swim et run était le fruit d’un tirage au sort. Et merde… Pas de bol pour ceux qui avaient fait utilisé leur abonnement de piscine pour infuser uniquement du côté balnéo.
A titre d’exemple, voici le programme des réjouissances.
FROM O TO 5 MINUTES
FOR TIME
21 – 15 – 9
KB’S HANG POWER SNATCHES 3 SYNCHRO 2 * 24/20/16
BURPEES OVER/FACING KB’S 3 SYNCHRO

FROM 5 TO 15 MINUTES
FOR TIME
1 PARTNER -> RUN AROUND THE LAKE
1 PARTNER -> SWIM AROUND THE BUOY
1 PARTNER -> PADDLE AROUND THE BUOY
SCORE IS THE SUM OF THE TIME FOR THE FIRST WORKOUT + WORST TIME ON 2ND PART

Et ça n’était que le premier WOD du dimanche ! Du legless rope climb au relai ski-erg et handstand walk en passant par beaucoup trop de box jump over (sans toucher la box, isn’t it?) ou encore un EMOM à base de power snatch, overhead squat et snatch, la programmation était bien plus complète qu’un paquet de Barilla Integrale.

Et l’organisation n’avait pas pensé qu’aux WODs : du timing entre les heats, en passant par des initiations au CrossFit® et au yoga, en passant par les foodtrucks pour les amateurs de pizzas ou de plats vegan, il y avait de quoi s’amuser entre deux épreuves.

Donc si tu es arrivé au bout de cet article, déjà bravo. Ma logorrhée ne va pas mieux, comme tu peux le constater. Ensuite, tu devrais certainement surveiller l’ouverture des inscriptions de la seconde édition du CHTX Big Throwdown. Parce que, pour un galop d’essai, c’était magistral. Donc si la prochaine édition est au moins aussi bien (mais, connaissant un peu la team, ça devrait être encore un cran au-dessus), tu devrais passer un week-end de folie.

En tout cas, le barbu et moi avons clairement laissé les coordonnées GPS du Throwdown dans la R25. Et en guise de conclusion, on voulait dire un grand merci à Louis pour l’invitation, à Benoît (merci pour pour AirBnB – Air Barbell and Benoit, dans le cas présent), à tous les bénévoles qui ont été aussi pro que super accueillants (promis, on brunchera l’année prochaine), à tous les athlètes avec lesquels on a trinqué (souvent à l’eau, mais quand même) ou papoté dans les transats, les photographes qui ont assuré, …. Le CHTX Big Throwdown, ça n’était pas seulement une super compet’ mais ça a surtout été un paquet de très belles rencontres. Hâte de vous revoir sur de prochains events et lors de la prochaine édition du CHTX Big Throwdown !

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