Si vous faites du CrossFit, vous n’avez pas échappé aux kettlebells. Mais comme il est toujours important de connaître son ennemi, on vous a préparé un recap en mode « MaisOuEtDoncOrNiCar » afin de connaître les antécédents du machin et savoir comment maîtriser l’animal, voire quelques conseils pour en adopter un sans qu’il perde ses poils.
Une kettlebell, c’est quoi?
Un boulet de canon avec une poignée, voilà comment on pourrait résumer ce qu’est une kettlebell. L’invention ne doit rien à Jack Sparrow sous le soleil des Antilles. La kettlebell trouverait plutôt ses origines dans les steppes glacées russes et le terme russe pour kettlebell, à savoir girya, fait son entrée dans le Larousse version Petrouchka au 18e siècle. Voilà pour l’instant Passeport du CM1 au CM2. Je vous épargne les exercices de calcul mental… Ne me remerciez pas.
Bref, la petite histoire et les ressources contradictoires d’internet racontent que la kettlebell est à peu près aussi vieille que le monde. Manifestement, l’envie de vivre dangereusement et de se balader avec un poids au-dessus de la boîte crânienne n’est pas uniquement symptomatique de notre ère dominée par une conspiration des reptiliens, la nourriture à base de soja et de viande de chat ainsi que les ondes électromagnétiques perturbant les cerveaux des anthropomorphes. Personnellement, je vous parle depuis mon bunker grand luxe, coiffée d’un chapeau en papier d’alu. La prudence est mère de sureté.
Bon, bref, en attendant d’ouvrir ma 57e conserve de pêche au sirop, revenons à nos kettlebells. Si les grecs, les moines shaolin ou les écossais faisaient joujou avec des équipements très très ressemblants aux kettlebells, c’est la version russe qui est la plus connue. Et loin de moi l’idée de contrarier des gens qui ont des cosaques hirsutes et des missiles. Traditionnellement, la kettlebell soviétique se mesure en pood, une unité de mesure russe où un pood équivaut à environ 16 kilos (16.38 kilos, très précisément pour ceux qui ont des TOC). Aaaaaahhh, et là, c’est la révélation. Non, Jésus n’est pas apparu dans votre box pour faire du rameur (d’ailleurs à quoi ça servirait, le gars n’a pas besoin de rameur, il sait marcher sur l’eau). Mais vous vous rendez compte que les indications un brin mystérieuses, « 1 pood / 2 pood » qui accompagnent certains WODs avec des kettlebells correspond au poids préconisé ! Personnellement, le jour où j’ai découvert ça, ma vie a changé. Pas changé, changé, hein. Pas comme le jour où j’ai découvert les mojitos. Mais ça n’était pas mal non plus.
A quoi ça sert?
Donc, une kettlebell, ça sert à quoi? Techniquement, à plein de choses. A faire des swings, russes ou américains, des snatchs, du clean, du shoulder press, des fentes,*… Ou éventuellement à faire fuir des cambrioleurs. Vous le savez, la kettlebell est polyvalente. Elle permet de se renforcer musculairement, de se déboiter (métaphoriquement, hein) les épaules, de faire flamber le cardio telle Mamie sur le dancefloor à Touffreville-La-Cable un dimanche de thé dansant.
L’autre avantage, la kettlebell est relativement compacte. Elle est facile à caler dans un coin de votre appart, dans votre coffre de voiture, … Vous pouvez l’emmener en vacances histoire de Woder entre deux tranches de sauciflard et, à la différence de Killian, calé à l’arrière du Touran, la kettlebell ne va pas vous ruiner 7 heures de route à brailler.
Ainsi, la kettlebell est un peu le joujou idéal pour ceux qui veulent se coller une cartouche à la box ou dans le jardin pendant que Martine/Roger regarde C’est mon choix. C’est d’ailleurs par une kettlebell qu’on commence souvent sa frénésie d’achats un brin compulsif pour se constituer un garage gym. Et c’est là que les ennuis commencent. Quelle(s) kettlebell(s) choisir?
Quel poids ?
Ca dépend. Oui, mais ça dépend, ça dépasse comme dirait une certaine philosophe. Bah oui, désolée poulet, mais ça dépend vraiment ! Si vous commencez le CrossFit, si vous n’avez jamais fait plus de sport que de regarder Stade 2 ou si vous vous calez un WOD tous les jours depuis 4 ans, ça ne sera pas la même chose.
Concrètement, les crossfitteurs auront intérêt à s’équiper avec les charges qu’ils utilisent à la box. Souvent, il s’agit de kettlebells de 16 kilos pour les femmes et 24 pour les hommes. Si vous voulez tenter l’expérience de mort imminente, libre à vous de prendre plus lourd mais autant ne pas se flinguer un bras si la seule assistance à proximité est Youki le berger allemand. Prenez les poids que vous utilisez le plus, histoire de flamber le PEL intelligemment.
Si vous n’avez pas l’habitude d’utiliser des kettlebells, prenez moins lourd. Autant travailler votre mouvement et vous amuser plutôt que de flatter votre ego pendant 3 minutes pour finir par suçoter des tubes de kamol et laisser la kettlebell prendre la poussière.
Si la dernière fois que vous avez fait du sport, c’était sur une Wii Balance Board, commencez peut-être par une kettlebell de 6 ou 8 kilos. Personnellement, j’ai débuté par 6 kilos, alors que j’étais fit comme un loukoum. Une fois les mouvements maîtrisés, je suis passée à 8 kilos. Après quelques mois de CrossFit, j’ai utilisé une kettlebell de 12 kilos, puis 16… Parce que, oui, cadeau bonux : le poids des kettlebells augmente de 4 kilos en 4 kilos. Pas de poids intermédiaires. Ca ne rigole pas avec les Russes.
Si vous êtes déjà plutôt sportif/ve, une kettlebell de 8 ou 12 kilos devrait faire l’affaire.
Bien entendu, je n’ai pas encore fondé ma propre secte donc ce que je dis n’est pas (encore) parole divine. A vous d’acheter le poids qui vous convient le mieux. Or, si vous êtes une femme de 60 kilos ou un homme de 90 kilos, il y a fort à parier que le starter pack ne sera pas le même.
Quel type de kettlebell choisir?
J’aurais tendance à vous dire : on ne change pas une équipe qui gagne. Autant s’entraîner avec du matériel similaire à celui que vous utilisez habituellement / qui passe entre les mains de dizaines de maniaques de la magnésie. Aussi, les kettlebells en fonte ou les kettlebells de compétition sont souvent celles qu’on trouve dans les boxs.
Et là, vous allez me dire : « oui mais celles en vinyle ne vont pas rayer mon parquet ». Avez-vous des spasmes? Des absences induites par la surconsommation de yaourts à la grecque? Une double personnalité? Si ce n’est pas le cas, normalement, vous n’allez pas finir par jeter la kettlebell sur vos lames PVC Castorama. Donc le vinyle, autant le garder pour les soirées Age tendre et tête de bois. Pire, si vous vous entraînez dans votre garage ou en extérieur, il y a fort à parier que vous vous promenez avec votre petite plaque de revêtement, donc vous poserez votre kettlebell dessus, telle une délicate mésange atterrissant sur une branche de saule un matin d’été.
En fonte ou de compétition, elles se déclinent en différents poids, identifiés par une couleur distincte. Plus facile pour trouver la bonne kettle plutôt que de retourner la moitié du garage gym.
Comme j’ai vendu mon corps à la science (ceci explique cela), je me suis dévouée (enfin, je ne me suis pas faite prier, soyons clairs) pour tester les kettlebells UK Supreme Fitness.
Les kettlebell UK Supreme Fitness, mes impressions…
Pour les kettlebells en fonte, la poignée peut être plate ou courbe. Chez UK Supreme Fitness, elle est plutôt plate. Elle est recouverte d’une matière texturée, ce qui permet d’avoir une bonne prise en main et d’éviter d’assommer votre belle-mère tandis qu’elle prépare du taboulé. Par ailleurs, leur composition assure une bonne robustesse (je parle des KB, pas de la belle-mère). Mais ce n’est pas une raison pour les jeter par terre, nom d’un chien !!! N’oublions pas qu’elles ont le derrière plat. Ce qui est un problème quand on est un être humain, mais pas pour une KB. Ainsi, la KB UK Supreme Fitness est bien stable et ne va pas folâtrer aux quatre coins de la pièce. Elle a également le double numérotage, en kilos et en lbs, pratique si vous recevez votre tonton d’Amérique. Plus le poids augmente, plus les kettlebells en fonte sont imposantes. Ce qui donne des trucs qui finissent par ressembler à des œufs de dinosaure quand on atteint des poids un brin astronomiques.

Concernant celles de compétition, la poignée est plate, en métal lisse (à part une petite jointure sous la poignée). Toutes les kettlebells sont de même taille, quel que soit leur poids. Ainsi, pas besoin de réadapter votre mouvement quand vous changez de kettlebell (et de poids). Et ça, c’est vraiment le gros avantage des KB de compétition (en plus de leur look de smarties). Le hic? Comme il s’agit de matériel de compétition, ces kettlebells sont un peu plus onéreuses que les kettlebells en fonte. Normal, c’est fait pour s’entraîner dans les conditions du direct. Ou du moins avoir du matériel conforme aux standards des compétitions de kettlebells.
Personnellement, j’avoue (et même pas sous la torture) avoir une préférence pour la kettlebell en fonte. Certes, ça oblige à adapter son mouvement au poids de la KB mais ça ne m’a jamais causé d’angoisses nocturnes. Et puis, je ne suis pas Miss Girevoy. Alors, si j’adore me prendre pour une espionne russe l’espace de quelques instants (mais pas comme dans Red Sparrow, faut pas charier, j’ai fait du catéchisme), je ne suis pas à ce point technique pour sentir une différence notable ou dérangeante. En règle générale, ça finit par un gros coup de hanche et une petite prière pour que tout se passe bien. Bon OK, je schématise un peu. Mais tout ça pour dire que sur un metcon, je ne sais plus où j’habite, donc le diamètre de ma kettlebell me paraît souvent secondaire. Je trouve aussi que le grip de la kettlebell en fonte est plus sécurisant. Je sens que ma main accroche bien le revêtement et ma crainte de me faire un second trauma crânien en moins de deux ans est un peu atténuée. Ajoutons que mes mains d’enfant agrippent aussi bien la poignée que si c’était un sac venant de chez Philippe Conticini. Bref, pile la bonne taille (du moins pour la kettlebell de 16 kilos, sans malheureusement de traces de Paris-Brest aux alentours). Mais pour ceux qui sont au fond de la classe et n’ont pas écouté, c’est une question de goût et d’habitude.
Question qualité, les deux modèles semblent robustes. Bien sûr, je ne passe pas ma vie à les transporter ! La plupart du temps, elles sont utilisées à l’intérieur, et je ne les jette pas de toute ma hauteur. Parce que, 1. j’ai des voisins, 2. j’ai du plancher et je n’ai pas envie de le refaire, 3. ma hauteur est assez relative. En résumé, j’en prends soin. Mais respecter son matériel, c’est un peu la base, non? En tout cas, pour mon usage personnel, je suis certaine qu’elles me permettront de swinguer pendant de nombreuses années.
Kettlebell en fonte UK Supreme Fitness, à partir de 23.10 €.
Kettlebell de compétition UK Supreme Fitness, à partir de 36.30 €.
Merci à UK Supreme Fitness de m’avoir permis d’effectuer ce test.
* Si tous ces termes, c’est un peu du chinois pour toi, n’hésitez pas à jeter un œil au lexique CrossFit.