Alors comme ça, on a la mobilité d’une chips? Certes, avec du guacamole, les chips, c’est super. Par contre, pour faire des PR, c’est un coup à exploser tel un avocat trop mûr lancé par un enfant de 5 ans sur sa petite sœur.
En effet, ça nous arrange bien de l’oublier mais, sans un minimum de mobilité, bien des mouvements de CrossFit sont plus compliqués à réaliser que mettre sa housse de couette tout seul. Bien sûr, la nature est injuste : nous ne sommes pas tous égaux devant la mobilité.
Quand certains ont le patrimoine génétique d’une escalope de poulet congelée, d’autres ont subi les assauts d’une prof de danse maso à la MJC de Lillebonne. Oui, ça sent le vécu. Sauf que faire le grand écart sans risquer la pose d’une prothèse de hanche à 30 ans, c’est rigolo cinq minutes mais ça ne garantit pas une mobilité uniforme. J’ai donc officiellement les épaules en papier crépon. Plutôt que de tenter le soulèvement des machines et la greffe cybernétique, j’ai fait comme 95% des CrossFiteurs ce mois-ci : j’ai utilisé l’application GOWOD.
Si vous avez passé les dernières semaines en Corée du Nord ou si, simplement, vous êtes curieux, voici quelques mots sur GOWOD.

- Le concept
GOWOD est une application de mobilité disponible sur smartphone. Dommage si tu as joué ton hipster en achetant une réédition du 3310. Et pour tous les copains rencontrés sur des Throwdowns, sachez qu’elle est disponible en français, anglais et espagnol. D’autres traductions sont en cours à l’ONU.
Elle propose un test, histoire d’évaluer l’ampleur des dégâts ainsi que trois types de protocoles : pre-WOD, post-WOD et quotidien. Chaque protocole se décline en fonction du temps disponible (10 ou 15 minutes pour le pre-WOD, 8 ou 12 minutes pour le post-WOD, 8, 15 ou 22 minutes pour le quotidien). Des exercices sont également proposés pour travailler une zone spécifique, pour réaliser un type particulier d’exercice (auto-massage, étirement, étirement avec bande) ou en fonction des outils de mobilisation qu’on possède.
Le test de mobilité se base sur dix exercices qui permettent de mettre en évidence les capacités de mouvements de chaque partie du corps. Il prend en compte notre souplesse mais aussi et surtout notre mobilité. Car, oui, on peut avoir la souplesse d’un carambar resté sur un tableau de bord et une très mauvaise mobilité. C’est là tout le paradoxe.
- A l’origine de GOWOD…
L’application a été imaginée par un trio de CrossFitteurs français : Thibaud, Romain et Thomas, issus de la communauté de CrossFit Montpellier. Passionnés, ce boys band de la mobilité ne se démarque pas par un goût incertain pour les chemises satinées mais par des compétences qui vont bien au-delà de la réalisation d’une chorégraphie. En effet, Thibaud est kinésithérapeute du sport, Romain ostéopathe D.O et certifié CrossFit Trainer Level 1 et Thomas développeur informatique autodidacte. Bref, à eux trois, ils sont capables de faire tomber la civilisation occidentale à coups de bras et de neurones.
Le nom de l’application date des prémices du projet, à savoir une conférence autour de la récupération et de la mobilité élaborée par Thibaud et Romain pour les adhérents de CrossFit Montpellier, début 2017. L’idée de départ? Proposer des concepts simples aux adhérents pour optimiser leur récupération et leur mobilité. Le nom de code? GOWOD, littéralement « va t’entraîner ! « , sous-entendu « tu es opérationnel pour aller t’entraîner ». Si le concept de départ a beaucoup évolué, le nom est resté le même, comme un retour aux sources, un rappel du chemin parcouru.

Le développement de l’application a flirté avec le chipper ! Si l’application est née très rapidement, elle a beaucoup évolué en l’espace d’un an. Un peu comme les sœurs Kardashian. L’abus de contouring et de vêtements moulants en moins. Un an d’embûches, de remises en question, de simplifications, d’améliorations, d’expérimentations ont été nécessaires à la création de GOWOD.
- Les exercices et les protocoles
L’application est 100% végane. Aucun animal n’a été soudoyé. Par contre, des grands bipèdes à pouces opposables, si. Les exercices ont été mis en pratique par Thibaud et Romain auprès de leurs patients. Pour trouver l’inspiration, pas besoin d’un pass Gaumont illimité ni d’une overdose de la trilogie 50 nuances de cravache. Les concepteurs se sont inspirés d’une littérature franchement plus scientifique, comme les travaux du Dr Kelly Starrett (auteur de Becoming a Supple Leopard), du Dr. Quinn Henoch (auteur de Weightlifting Movement Assessment & Optimization), les articles du CrossFit Journal (journal.crossfit.com), ainsi que la lecture de nombreux autres articles scientifiques et la pratique de la kinésithérapie et de l’ostéopathie. Les exercices proposés vont du stretching passif à l’automassage en passant par des étirements avec bande ou de la mobilisation active.

Histoire de ne proposer que des exercices pertinents, les fondateurs se sont également appuyés sur les conseils d’une équipe d’owners et de coachs d’expérience. Ce que j’entends par « exercices pertinents »? Des mouvements qui fonctionnent et apportent un vrai bénéfice. Par exemple, les étirements longs sont néfastes avant un WOD. Donc, à éviter. Sauf si tu veux trouver une excuse supplémentaire concernant des mauvaises performances. Alors qu’en fait, on sait très bien que c’est juste parce que tu t’es enfilé une pile de crêpes à la Nutella juste avant de venir à la box. Donc GOWOD ne propose que des étirements courts pre-WOD, et garde les étirements longs pour les protocoles “Quotidien”. En effet, ces derniers sont à effectuer dans l’idéal 2 à 3 heures minimum avant ou après le WOD, au moment où leurs modes d’action sont les plus efficaces. Donc maintenant, tu assumes et tu vois ça avec ta conscience et les orang-outans.
Par ailleurs, le protocole pre-WOD calibre les exercices à réaliser en fonction des mouvements intégrés dans le WOD. L’appli détermine les mouvements sur lesquels il faut mobiliser son corps en priorité. Par exemple, sur un 21-15-9 dumbbell squat snatch / burpees, l’application privilégiera le travail autour du dumbbell squat snatch, plus important à préparer que le burpee.

Par contre, on notera qu’il n’est pas possible de choisir le matériel à utiliser lors des protocoles. Peut-être un peu problématique si, comme moi, vous avez deux neurones le matin et oubliez systématiquement de mettre un rouleau et une balle de massage dans votre sac avant de partir à la box.
- Et ROMWOD?
Ceux qui n’ont vécu aucun traumatisme en LV1 anglais ont peut-être pratiqué ROMWOD. Aussi, naturellement, la question se pose : quelle différence entre ROMWOD et GOWOD? « ROMWOD est une programmation de yoga standardisée qui a eu le mérite de démocratiser la pratique du yoga dans le milieu du CrossFit. Mais elle ne fait travailler principalement que les hanches, très peu les épaules dont la mobilité est essentielle au CrossFitteur, et ne propose que des exercices de stretching long et sans matériel. Les deux méthodes sont vraiment très differentes. GOWOD a été conçu pour répondre à la réalité de la pratique du CrossFit : Praticité de l’application mobile, progression mesurable par un test objectif mensuel, personnalisation totale des protocoles, notamment en fonction de chaque contexte, de la mobilité personnelle de l’utilisateur et aux mouvements de son WOD”, répond Romain, un des cofondateurs de GOWOD. Donc, si vous suivez, vous savez désormais que les étirements longs proches de l’entraînement ont tendance à flinguer les WODs, un peu comme l’happy hour de la veille.

GOWOD ne nécessite aucune pratique intensive du « OM » et s’adapte vraiment à votre WOD, le temps dont vous disposez, vos faiblesses et vos forces. Bref, c’est de la haute couture, un peu comme si Lagerfeld avait fait une appli, sans que ça vous coûte une blinde en shampoing sec et en croquettes pour Choupette. Par ailleurs, GOWOD est une application mobile, donc nomade. A la différence de ROMWOD, pas besoin de disposer d’un ordinateur ou de wi-fi pour l’utiliser (bon, si votre ville est ravitaillée par les corbeaux, sachez que GOWOD nécessite au minimum la 3G).
- Ca coûte combien?
Pas besoin de basculer dans la vente de cannabis, tels mes anciens voisins qui avaient certainement besoin de l’argent de la drogue pour s’acheter leurs albums Panini du PSG. GOWOD peut s’utiliser gratuitement : le premier test de mobilité ne coûte rien et permet de connaître ses points faibles et ses points forts. L’intégralité des vidéos d’exercices de mobilisation sont disponibles gratuitement, sans publicité, et de manière illimitée.

Si vous n’avez pas encore dépensé tout votre budget mensuel en chou kale, il existe l’abonnement Premium. Il se décline en deux offres, avec une période d’essai gratuite de 14 jours : un abonnement mensuel à 7.99 € ou une offre semestrielle à 39.99€ pour 6 mois. Les deux formules sont disponibles sur le site https://www.gowod.app/, et il est possible pour les possesseurs d’iPhones de s’abonner à l’offre à 7,99€ directement depuis leur mobile. GOWOD Premium vous donnera accès aux protocoles de mobilisations personnalisés, ainsi qu’au test mensuel permettant d’objectiver votre progression.
Les 2 offres sont sans engagement.
- Ca fonctionne?
Pour les accros de la quantification, la légende dit que certains Padawans ont amélioré leur mobilité de 30% en un mois. Ceux qui sont encore en apprentissage sur Coruscant et n’ont pas été zigouillés par un Anakin Skywalker en pleine redescente post-champis, la progression généralement constatée est comprise entre 10 et 20% le premier mois. Sachant que je ne travaille pas à l’INSEE, les chiffres, ça va cinq minutes.
Bien sûr, pour voir un minimum de bénéfices, il faut bosser. Ce n’est pas parce que tu achètes un paquet de salade verte que tu vas perdre 3 kilos avant l’été. Là, c’est pareil. Le mieux reste de travailler sa mobilité au quotidien. Plutôt que flirter avec la conjonctivite à force de scroller sur internet, prenez quelques minutes pour vous poser et souffler. Car si la mobilité n’est pas toujours une partie de plaisir sur le moment, cela offre une parenthèse pour soi au cours de sa journée. Mince, je parle comme la brochure d’une esthéticienne.

Bref, malgré cette douloureuse prise de conscience, je peux vous assurer que même les énervés du bocal trouveront un peu de paix et de relaxation à travailler leur mobilité. Personnellement, j’aime beaucoup faire ma session GOWOD en fin de journée, une fois que j’ai fini de vouloir emballer certaines relations professionnelles dans des bâches thermorétractables. Seul petit hic, je ne peux pas écouter de la musique sur mon téléphone et faire ma session de mobilité en simultané. Meumeumer ou se mobiliser, il faut choisir. Mais on me dit dans l’oreillette que le problème est inhérent aux iPhones et sera prochainement résolu. Pas étonnant ! En plus d’un SAV plus rapide qu’un ninja sous amphet, GOWOD multiplie les ajustements et les corrections de bugs pour offrir une appli aussi efficace que possible. Pour le moment, on reste en mode enjoy the silence, à condition de ne pas avoir des voisins hystéros qui tapent des sprints 20 heures par jour.
Grâce au test de mobilité, me voilà obligée de travailler mes points faibles (en l’occurrence, la position overhead). Chaque jour, les exercices du protocole quotidien, essentiels pour améliorer sa mobilité, varient, empêchant ainsi la monotonie de s’installer. J’aime beaucoup la possibilité de moduler le temps de travail en fonction de mes disponibilités. Même les jours où je finis par ranger mon portable dans le four à cause du rush ambiant, j’arrive à trouver quelques minutes pour faire une session. Le fait de recommencer le test de mobilité chaque mois permet de se fixer des objectifs, de voir son évolution et de voir le travail ajusté régulièrement. Ici, pas question d’y aller au feeling : seul ce qui est objectivement mesurable peut être amélioré. « Exactement comme en CrossFit grâce au respect des standards et la consignation systématique des scores, la méthode CrossFit nous a beaucoup influencée dans notre logique de réflexion. », précise Romain.

Après un mois de travail, j’ai remarqué une meilleure stabilité et une mobilité accrue au niveau de mes épaules. Ca tombe bien, c’était le but recherché ! Sauf que l’appli, si elle se focalise sur le point faible détecté lors du test, fait également bosser le reste du corps. OK, je ne me suis pas soudainement transformée en Barbie Gymnaste (vous savez, celle qui avait un justaucorps plein de paillettes mais des articulations qui étaient une insulte à toutes les lois de l’anatomie) mais je vois déjà des améliorations. Bien entendu, c’est un travail de fond et la différence sera d’autant plus flagrante au bout de plusieurs mois de mobilisation régulière. Par contre, si tu décides de te la jouer petit Loukoum de la mobilisation et que tu oublies tes sessions GOWOD au profit des nombreuses rediffs de l’émission philosophique Les Anges de la téléréalité, tu regresseras. Et pas qu’en mobilité, compte tenu du choix de programme ! Comme dirait un petit gars qui a un peu gagné les Games : Hard work pays off.
Et vous, avez-vous testé GOWOD?
Bel article qui donne envie d’essayer! L’appli a l’air vraiment top.
Mais comment fonctionne le processus de test?
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Bonjour Bruno,
Merci beaucoup pour ton retour !
En effet, l’appli est super. C’est très agréable de l’utiliser et les résultats sont là.
Pour le test, il suffit de télécharger l’application et de lancer le test. Ce dernier te fera réaliser 10 exercices. En fonction des résultats obtenus pour chaque exercice, tu auras un bilan de tes points forts et faibles, des parties de ton corps sur lesquelles il faudra travailler…
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Excellent ton article et de plus, très fun à lire ! Merci
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