Faire la danse des canards sur du Linkin Park, uniquement vêtu(e) de ses sous-vêtements et d’une paire de Birkenstock, c’est la situation pour le moins inattendue dans laquelle je me suis retrouvée lors de mon dernier passage à Paris. Promis, je n’avais même pas abusé des mojitos. Non, j’ai arrêté depuis que j’ai appris l’impact environnemental des pailles en plastique. Depuis, je privilégie le Spritz. Les rondelles d’orange ne font pas de mal aux tortues.
Comme je n’ai pas pour habitude de mettre autre chose que de l’eau dans mon shaker, je peux vous affirmer que j’ai dansé en culotte dans un état de sobriété avéré. J’ai des témoins. Oui, c’est ça le pire. Je n’étais même pas seule dans mon appart, à faire les poussières en insultant les coupures pub Spotify. Comment ai-je fini dans une situation pareille ? Pour une fois dans ma vie, cela ne nécessite pas d’explications trop alambiquées : j’ai simplement testé la cryothérapie chez CryoBox.
Après mon WOD à La.salle.de.Sport et un revigorant poke hawaïen hyper instagrammable, direction CryoBox, cabinet de cryothérapie, à quelques jets de kettlebell de la gare Saint Lazare, accompagnée de ma comparse Sarah.
L’expérience a tout du petit précis d’architecture. Au décor haussmannien de la façade vient répondre l’épure d’un espace ultra-moderne. En quelques minutes, on passe du XIXe siècle à 2001, l’odyssée de l’espace. Fort heureusement, les robots sociopathes n’ont pas droit de cité ici. Nous sommes accueillis dans un espace blanc, ponctué de touches bleues apaisantes. L’endroit aurait pu être froid ou flirter avec un astroport en partance pour Hoth. Sauf que ce n’est pas le cas. CryoBox conjugue atmosphère apaisante et chaleureuse. L’accueil, prévenant et à l’écoute, y est pour beaucoup. Alors que je suis confortablement installée dans un gros fauteuil, Thibault, un des kinés en charge du lieu, répond à toutes nos questions avant de me tendre une tablette afin de répondre à un questionnaire poussé sur ma santé. Comme j’ai eu tout bon, j’étais prête à mettre en route la vitesse lumière.
Avant de revenir sur mes pérégrinations en Birkenstock, faisons un petit interlude Le Magazine de la santé. En quoi ça consiste, la cryothérapie corps entier? Si on résume : à soumettre son corps à un froid intense pendant 3 minutes. Dans une cabine à -110°C, la température cutanée descend brutalement. Ce choc thermique induit une réaction du système nerveux et diminue notamment les sensations de douleur. Imaginez une grosse séance de squats. Imaginez l’état de vos cuisses. Plutôt que d’affronter tous les escaliers du monde en grimaçant tel le méchant de James Bond quand il a pris 15 balles dans le buffet et continue de poursuivre l’agent secret malgré la douleur, imaginez qu’en 3 minutes, les courbatures se trouvent atténuées et la récupération accélérée. Et le tout, sans aller errer dans des quartiers craignos à la recherche de substances illicites. Oui, c’est formidable la technologie.
Et quelle est la différence avec le cryosauna? Kesako? Vous savez, l’espèce de Spoutnik dont votre tête émerge. Seul le corps est soumis au froid dans ce type d’appareil, pas la tête. Or, l’ouverture du caisson au niveau de la tête autorise les échanges avec l ’air ambiant. Le choc thermique n’est pas aussi efficace que dans le cas d’une cryothérapie corps entier.
Ca, c’est pour la théorie. Dans la pratique, ça donne quoi? Après un passage au vestiaire, nous voilà en mode « je suis en thalasso à la Baule et je n’ai pas encore abusé du sorbet cassis à La Fraiseraie ». C’est à dire qu’il n’y a plus qu’un peignoir très moelleux entre notre pudeur et le monde extérieur. Nous entrons dans une seconde salle, sorte de pas de tir vers la banquise. L’appareil de cryo nous fait face. L’espace est vitré et scindé en deux zones. Avant de nous jeter dans le congélo, il faut finir de revêtir notre équipement de Power Rangers des Neiges. Ainsi, on notera le choix de chaussures en mode CrossFit, car, à l’instar de Brooke Ence, l’expérience se fait en Birkenstock. Pour aller dans nos petits souliers, double paire de chaussettes. On continue avec un bandeau, des manchons, des gants en polaire et un masque. L’espace d’un instant, je m’imagine en mode « chirurgien maboul chez les naturistes » mais je n’ai pas de scalpel…et c’est l’heure de prendre ma tension. Parce que, oui, même si tu as eu tout bon à ton contrôle de biologie questionnaire médical, la prise de la tension est la dernière étape incontournable. Si tu es raplapla comme une endive braisée, tu retournes sous ta couette à faire du binge-watching sur Netflix.
Thibault nous propose de choisir un peu de musique, histoire de tenter une petite choré plus givrée que tous les primes de Danse avec les stars. Notez que, de base, on a bien plus de mérite car nous n’avons pas de paillettes et l’exercice se fera en Birkenstock. Ca force le respect. On fait moins son malin, avec ses zizi de chez Repetto (non, cette phrase n’implique rien de sexuel, contrairement à ce qu’on pourrait croire).
Et soudain, c’est le moment de se la jouer Hugh Hefner et faire tomber le peignoir. Bizarrement, ce passage en culotte a une conséquence certainement dictée par mon éducation catholique : je me précipite dans l’appareil de cryo, comme on jetterait une hérétique dans les flammes de l’enfer. Je sais, le catéchisme à encore des conséquences sur ma psyché. Là, dans la première zone à -60°C, je me dis que ça va être 3 minutes easy, en mode « je suis normande, j’ai connu pire car je trempe mes orteils dans la Manche ». Et là, c’est le drame. Il faut passer dans l’espace à -110°C. Machinalement, j’ouvre la porte.
C’est là que ma métamorphose en glace Calippo commence. Le froid est saisissant, ça pique, ça mord, ça brûle presque. Difficile de voir à travers la vitre de la cabine, une nuage assez épais occupe l’espace. J’ai l’impression d’être un petit gigot enfermé dans un congélo chez Picard. Certes un gigot avec une brassière lululemon (ce qui a le mérite d’être assez rare) mais un gigot quand même. Les premières secondes sont un peu difficiles, surtout que ma partner in crime me cause une crise de fou rire interminable. Tandis que mes cils se couvrent de givre, je me gondole dans la cabine. Sauf qu’à force de rire comme une hyène qui a abusé de la cocaïne, ma respiration trinque. Le souffle court, j’ai un peu de mal à respirer. Je tente de me calmer et je pose les mains sur mon masque afin de faciliter l’exercice. Pendant ce temps-là, Thibault égraine les minutes et nous incite à bouger. Squats, petits pas, tout est bon pour s’activer. Nous finissons donc par marcher l’une derrière l’autre dans la cabine. C’est bien plus rigolo, et plus vivifiant, que la queue leu-leu lors du troisième mariage de la cousine Annick. Dans mon cas, la sensation de froid se concentre surtout sur les avant-bras. Je m’agite comme une adolescente le jour de l’ouverture d’un nouveau Primark.
Une fois que Thibault nous fait signe, on sort plus vite de la cabine que n’importe quel candidat après une épreuve de Fort Boyard. Le retour à -60°C paraît presque chaud. Avant de se jeter dans nos peignoirs, Thibault sort un pistolaser de l’espace, histoire de mesurer la température à la surface de notre peau. 9°C ! Je tremble, je claque des dents et je suis toute rouge ! En dehors des considérations colorimétriques, je me sens vite très bien. Une fois rhabillée et confortablement installée dans un fauteuil, je me suis relaxée comme jamais. J’ai presque envie de fumer des pâquerettes et courir pieds nus. Sauf que Paris, ce n’est pas Woodstock et j’ai 90% de risques de me faire attaquer par un pigeon, voire débouler dans une crotte de chien. Je tiens à mon hygiène, merci bien. Globalement, je suis un peu dans le même état qu’après un très très bon massage, le brushing flingué en moins. Dans le train, je finis même par m’endormir tandis que le soir, je tombe dans les bras de Morphée en quelques secondes pour une nuit très réparatrice. L’effet se prolonge pendant plusieurs jours. Je m’endors comme un bébé (mais un bébé qui fait ses nuits. Les jeunes parents auront une pensée émue pour ce concept) et me réveille bien plus en forme que d’habitude. Physiquement, un mieux-être général se fait sentir, les petites douleurs sont estompées, aucune courbature ne vient m’embêter. Bref, l’essai est plus que concluant ! Je suis convaincue que la cryothérapie corps entier est un atout incontestable pour la récupération des sportifs, mais aussi, pour des personnes plus sédentaires. En 3 minutes, oubliés les bobos, on a l’impression de remettre les compteurs à zéro. En plus, loin d’être un luxe réservé aux athlètes de haut niveau, l’offre de Cryobox est pensée pour être abordable, à la portée de tous les budgets. En effet, la première séance est à 30€. Bref, un argument supplémentaire (s’il en fallait un) pour faire de CryoBox une étape incontournable lors de mes passages à Paris.
Encore un grand merci à toute l’équipe de KOSS / CryoBox pour leur accueil attentif et excessivement sympathique.
CryoBox
74, BD HAUSSMANN – PARIS 8ème
01 83 89 30 15
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