Cette année, les français prennent d’assaut le Alliant Energy Energy Center à Madison. Tandis que nous attendons les Regionals et le verdict final pour Framboise Labat, Christophe Besnard et Alexandre Jolivet sont déjà qualifiés dans la catégorie Masters 35 – 39. Et une chose est sûre, ils ne font pas le déplacement pour apprendre aux Américains à faire des macarons !
Après Christophe Besnard, c’est Alexandre Jolivet qui a eu la gentillesse de se prêter à l’exercice des questions-réponses. Merci beaucoup Alexandre d’avoir pris le temps de me répondre 😉
- Peux-tu te présenter?
Je m’appelle Alexandre Jolivet, j’ai 37 ans, je mesure 1M73 et pèse 96KG…(RIRE)
- Avant de commencer le CrossFit, tu étais déjà très sportif, et à un haut niveau. Tu peux nous raconter ton parcours sportif?
Bien sûr. J’ai commencé par le football que j’ai pratiqué pendant plusieurs années, j’ai eu la chance de pouvoir le pratiquer à un niveau intéressant dans le civil et en équipe de France militaire avec pas mal de sélections au sein de l’équipe nationale.
Par la suite, j’ai joué au Rugby dans mes différents régiments militaires, en équipe de France Armée de Terre, et j’ai eu la chance d’avoir une licence au sein du collectif professionnel d’Albi pendant une saison.
Enfin, j’ai fait partie de l’Equipe de France de bobsleigh pendant à peu près 7 ans. J’ai été titulaire en bob à 2 et à 4 pendant toute cette durée.
En parallèle, j’ai beaucoup pratiqué la musculation pour le Rugby et d’athlétisme (sprint, plio) pour le bobsleigh.
- Comment as-tu découvert le CrossFit?
J’ai découvert le CrossFit après une vilaine chute en bobsleigh qui m’a mis out pas mal de temps.
Je suis entré dans une salle de sport (en réalité une Box) aux Etats Unis à New York, simplement pour y faire une séance de back squat.
A la fin de la séance, on m’a gentiment proposé de participer à un workout. Je m’en rappelle comme si c’était hier, c’était un 21/15/9 deadlift/box jump.
Au vu de la joie du coach, j’avais réalisé un bon time et j’ai trouvé ça cool. Je ne te cache pas qu’il m’a fallu quelques jours pour que mes courbatures s’estompent, mais j’avais adoré et je me suis dit que j’aimerais faire ça plus souvent !
- Où t’entraînes-tu et à quel rythme?
Concernant le training, j’alterne entre mon garage gym et la box du Louvre 2 à Bordeaux.
Le rythme est assez aléatoire, je commence à être un peu vieux…. (lol)…donc j’écoute mon corps….;)
En général, je fais 3 sessions le lundi, 2 le mardi, 2 le mercredi, 1 le jeudi, 2 le vendredi et 2 le samedi.
- Comment organises-tu ta semaine d’entraînement? Travailles-tu selon une programmation?
Je travaille en collaboration avec un coach oui, depuis Octobre 2016. Un coach avec qui je suis en étroite collaboration. Je me suis fait ma prog seul pendant des années, mais avec les objectifs que je me suis fixés j’ai décidé de me laisser driver sur certains points, de façon à éviter de ne faire que ce qu’il me plait.
- A quoi ressemble ta journée-type d’entraînement?
On travaille tout chaque jour:
-force/haltero/cardio/Gym
II y a juste un effort plus important chaque jour de la semaine sur un de ces 4 points.
- Et question alimentation, as-tu un régime spécifique?
Non. Je suis partisan de manger tout ce qui me plait sans aucune restriction mais en quantité raisonnable en fonction de mes objectifs, rien de plus.
Je me connais, je sais quel est le poids que je dois avoir à l’approche des compétitions, et ce que je dois faire pour y parvenir.
- Quels sont tes mouvements préférés et ceux que tu détestes?
Pas de préférence particulière, j’aime tout, rien ne me gêne. Même s’il y a des mouvements dans lesquels je suis moins à l’aise, je ne les déteste pas.
- Si tu devais imaginer un WOD, quel serait-il?
30/20/10
-cal assault bike
-wall ball
-box jump
- A partir de quel moment as-tu décidé de te lancer dans les compétitions de CrossFit?
Quasi immédiatement, j’ai assez rapidement voulu me mesurer à d’autres athlètes.
- Selon toi, quelles sont les qualités qui font un bon compétiteur CrossFit?
-la patience (ne pas brûler les étapes)
-la persévérance (ne pas baisser les bras lorsque l’on a l’impression de stagner)
-l’écoute (de son coach, de ses proches, de son corps)
-le travail (ne pas lésiner sur les heures d’entrainement)
-la famille (savoir débrancher et faire autre chose)
-le respect (toujours respecter ces adversaires, aussi bien dans l’arène qu’en dehors)
-s’avoir aider les autres (encourager toujours et toujours)
- On a pas mal lu de critiques concernant la taille de la région Meridian. Cela rendrait les choses très compliquées pour les compétiteurs. Qu’en penses-tu? Faudrait-il la diviser pour donner plus de chances aux européens…et aux Français?
Il est vrai que la zone Europe est très grande et surtout d’un très haut niveau. Il serait logique par souci d’équité que cette zone soit divisée, pour pouvoir voir plus que 5 Européen sur le leaderboard.
- Sachant qu’en 2016 tu étais en team, as-tu vécu cet Open différemment de celui de l’année dernière?
Les Open sont différents chaque année. Cette année l’enjeu était très différent pour moi, j’ai du refaire les wod plusieurs fois.
- Quel WOD as-tu préféré?
Sans hésiter le 17.3 avec les snatch.
- En moyenne, combien de fois refais-tu un WOD?
3 fois, une fois pour le tester, une deuxième à fond, et une troisième pour essayer de faire mieux que la deuxième.
- Peux-tu nous raconter comment s’est passée la phase des Masters’ qualifiers?
Avec plaisir, pour commencer il faut savoir que lorsque Dave Castro a annoncé la nouvelle catégorie, nous nous sommes contactés avec Christophe Besnard, et nous nous sommes dit « ca serait pas mal d’y aller ensemble, non ? »
Du coup nous avons attendu la fin des open, et nous nous sommes rejoints chez moi pour pouvoir faire les qualifs ensemble dans notre bulle.
- Combien de temps aviez-vous pour faire tous les WODs?
Nous avions 4 jours pour faire 4 Wods.
- Comment as-tu vécu cette période?
Cela a été intense, et très fatigant nerveusement.
- Et l’attente des résultats?
Cela a été un stress et ensuite une délivrance. Le vendredi matin à 8 heures, j’ai reçu la demande de vidéo par CrossFit, je l’ai transmise à 8h01 (rire) et j’ai eu le résultat le jour même à 19H30 …. !
- Ce processus de qualification est-il moins stressant par rapport à l’étape des Regionals, dans une arène comme la Caja Magica?
C’est différent, vraiment. Lorsque tu es aux Regionals, tu as ton classement après chaque wod alors que pour les masters tu postes tes résultats à la fin des 4 jours sans savoir si les scores que tu as fait sont bons ou pas.
- Quand on te voit sur les vidéos que tu postes ou lors des compétitions, tu as toujours l’air concentré et déterminé. Tu es toujours aussi zen que tu en as l’air?
Oui je le pense. Toutes les personnes qui ont participé à mes séminaires le voient. Je pense qu’il faut savoir être très sérieux et concentré à des moments bien précis et en même temps s’avoir s’amuser. Je fais donc au quotidien un mélange des deux.
- Les Games sont le Graal pour tous les athlètes. Pas trop impressionné à l’idée d’aller à Madison?
Non pas du tout, je suis juste le plus heureux du monde. Je n’ai pas eu la chance de participer aux Jeux Olympiques en Bobsleigh, je dirais même qu’on me les a enlevé injustement. Donc comme je le dis à mes proches, je me suis offert mes JO à moi « les CrossFit Games ». J’ai participé à plusieurs championnats d’Europe et du monde dans d’autres disciplines, je suis habitué aux grosses compétitions.
- Est-ce que ça change quelque chose d’y aller avec d’autres français?
J’en suis vraiment, vraiment très heureux. 1 c’est bien, 2 c’est mieux, 3 c’est fantastique non?
- Et le fait de woder dans la même catégorie que Christophe Besnard risque de provoquer une belle émulation, non?
Ca va être extraordinaire, Christophe est mon ami et un fantastique athlète, je suis fier que l’on aille aux games ensemble.
- Dave Castro va encore proposer des WODs inédits, avec des objets jamais utilisés par les athlètes auparavant (type snail…). Comment envisages-tu le fait d’être confronté à des épreuves ou objets totalement inconnus?
J’adore ça. Les qualifs sont très dures pour moi, je galère pas mal.
En revanche, nager, sauter, courir, porter, tirer, pousser, marcher sur les mains, faire de tout et n’importe quoi ça je suis fan a 1000%
- Comment te prépares-tu aux Games? As-tu changé ton entraînement?
Ha oui tout a changé, on garde les fondamentaux mais tout le reste a changé….Mais shut !!!!! 😉
- Quels sont tes objectifs?
D’ après toi? 😉
- Ca t’inspire quoi de te retrouver face à des athlètes comme Neal Maddox ou Nuno Costa?
Rien du tout, je n’ai jamais été fan de qui que ce soit, donc je ne vais pas faire le focus sur des athlètes même s’ils ont fait plusieurs fois les games. Les compteurs seront remis à zéro à Madison. Ce sont de superbes athlètes et je les respecte énormément mais je n’y vais pas pour leur demander des autographes.
- Penses-tu qu’on verra toujours plus de français aux Games dans les prochaines années?
Je ne le sais pas. Je n’ai pas de boule de cristal et je ne suis pas devin, mais j’aimerais de sincèrement que cela arrive, et j’en serais super fier car je sais qu’il y a beaucoup d’athlètes français qui s’entrainent dur chaque jour.
- Un dernier mot?
LET’S GO BABY !!!!!
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Bonne chance Alexandre pour cette compétition !
On est tous avec toi.
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